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Le blog de Dasola

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27 août 2012

Home - Toni Morrison

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Hier, dimanche 26 août, j'ai lu dans la matinée Home de Toni Morrison (Editions Christian Bourgois). En un mot, ce roman est une merveille de concision, d'écriture et de traduction. C'est le premier roman que je lisais de cet écrivain. Parmi les plus de 600 romans de la rentrée littéraire, je vous conseille absolument celui-ci. Home nous raconte pendant 150 pages les destins d'une fratrie afro-américaine, Franck Money et sa petite soeur Ycidra (dite Cee). Dans les années 50, à Lotus, en Georgie où se déroule l'essentiel de l'histoire, règnent la discrimination, la pauvreté, mais aussi surtout l'entraide. Toni Morrison a une grande maîtrise de la narration. J'ai été éblouie par la façon dont elle passe d'un personnage à l'autre, d'une situation à l'autre, avec quelques flash-back. Le roman se termine comme il commence, par un enterrement (le deuxième réparant l'indignité du premier). Entre les deux, nous suivons Franck, arrêté pour vagabondage (il n'a qu'une médaille de fantassin sur lui pour toute fortune) après être revenu meurtri de la guerre de Corée. Il va aller porter secours à sa soeur, Cee, qui est en danger de mort. Cette belle histoire entre un frère et une soeur ne tombe jamais dans le larmoyant. Je ne vous dévoilerai rien de plus.

24 août 2012

A perdre la raison - Joachim Lafosse

Voici un film prenant et dérangeant. De nos jours, en Belgique, Murielle (Emilie Dequenne), une belle jeune femme professeur de français, tombe amoureuse de Mounir (Tahar Rahim), marocain d'origine et fils adoptif depuis plus de 20 ans du docteur Pinget (Niels Arestrup). Pendant 1H50, on assiste, la gorge nouée, au délabrement mental de Muriel qui sombre dans la dépression, entre un mari amoureux mais complètement dominé par son père adoptif et ce docteur, personnage au charisme certain mais terrifiant, qui s'est insinué dans la vie de ce couple (devenus parents de quatre enfants (3 filles et 1 garçon). Il vit avec eux dans une grande maison. Le docteur couve ce fils en le faisant travailler à son cabinet. Pinget est un homme insaisissable et toxique qui est capable de faire du chantage par l'argent et aussi du chantage affectif. On sent que Muriel étouffe entre ces deux hommes (dont on ignore quelles furent les relations avant que Muriel n'entre dans leur vie). Elle est prise dans un étau, toute volonté annhilée. Elle sait qu'elle ne va pas bien du tout et va commettre l'irréparable qui se déroule hors-champ. Le réalisateur nous fait très bien sentir ce malaise pendant tout le film. La séquence où Muriel s'effondre en pleurant sur le volant de sa voiture en écoutant "Femmes, je vous aime" de Julien Clerc est bouleversante. Emilie Dequenne a amplement mérité son prix d'interprétation féminine dans la section "Un certain regard" du festival de Cannes de cette année. Beau film mais assez éprouvant malgré tout.

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Sinon, dans deux jours (le 26/08/12) se termine l'exposition Ahae dans le jardin des Tuileries (lire le billet enthousiaste d'Aifelle). Je m'y suis rendue et je vais être un peu rabat-joie. En effet, bien que l'exposition soit belle (encore qu'elle ne soit pas exceptionnnelle), bien présentée (il s'agit de quelques dizaines de photos parmi les 2 000 000 que l'artiste coréen a prises pendant 2 ans de sa fenêtre) et que l'entrée soit libre, j'ai constaté, dans la boutique attenante à l'expo, les prix exhorbitants pratiqués sur des produits dérivés entièrement consacrés à l'artiste. Il s'agit de livres (reliés), posters, post-it, tapis de souris, cartes postales, marque-pages, foulards (très beaux), chocolats d'une grande marque (que je connais et qui sont très bons). Je serais curieuse de savoir si les livres/catalogues à 240 euros se vendent bien. Je me suis néanmoins consolée avec les cartes de visite (voir la première photo ci-dessous) que l'on trouvait à l'entrée et à la sortie. En prêtant l'oreille à une question d'un visiteur (étranger) enthousiaste, l'expo "tourne" et elle devrait se trouver au Château de Versailles l'année prochaine.

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21 août 2012

Karoo - Steve Tesich

 

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Karoo de Steve Tesich (1942-1996), publié aux Editions Monsieur Toussaint Louverture, est un roman étrange d'un écrivain américain d'origine serbe (il fut aussi scénariste) qui le termina peu avant son décès. Les 600 pages se lisent d'une traite. L'histoire se passe entre 1990 et 1991 aux Etats-Unis. Saul Karoo, la cinquantaine bedonnante, alcoolique, fumeur et asocial, ne sait pas aimer les gens autour de lui. Doté d'une mémoire auditive exceptionnelle (élément important pour l'histoire) mais écrivain médiocre (il le sait et l'assume), Karoo réécrit pour Hollywood les scénarios écrits par d'autres ou fait remonter des films déjà terminés (il mutile parfois des chefs-d'oeuvre). Séparé mais non divorcé de sa femme Dianah et père d'un fils adoptif (Billy), "Doc" Karoo devient attachant au long de cette histoire tragique qui se passe entre New-York, Los Angeles et Pittsburgh. On va découvrir Karoo, qui ne semblait pas éprouver de sentiment, rongé par le remords moral et la déliquescence physique dans les 100 dernières pages de ce roman narré à la première personne. Pendant cette histoire, on va faire aussi la connaissance du rire de Leila Millar (serveuse devenue actrice le temps d'un film) et de Jay Cromwell, producteur de films et homme mauvais assimilé au Néant (dixit Karoo). Ce roman, dense avec pas mal de rebondissements et que j'ai beaucoup aimé (même si j'ai un peu calé sur la toute fin), est aussi conseillé par Incoldblog.

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Ceci étant écrit, j'ai appris une nouvelle passionnante (?!) le 20 août 2012 en écoutant la radio: cela fait 20 ans qu'Amélie Nothomb nous gratifie d'un roman par an. Personnellement, je n'ai lu aucun de ses romans. J'en eu l'occasion mais pas le désir. Et vous?

18 août 2012

Le prénom - Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte

Voici un billet que je publie en retard pour cause de 15 août prolongé sur quelques champs de bataille 14-18 autour de Verdun (peut-être en parlerai-je une autre fois). Après moult hésitations, je me suis décidée à aller voir la semaine dernière, plus de trois mois après sa sortie, la comédie Le prénom d'Alexandre de la Patellière et Matthieu Lamotte. Aifelle en avait dit beaucoup de bien en son temps. Cette pièce de théâtre adaptée au cinéma (on retrouve l'unité de temps, de lieu et d'action) a bien mérité son succès public. A Paris, lors d'un dîner en famille, Vincent Larcher (Patrick Bruel), qui va bientôt être papa d'un garçon, essaie de faire deviner quel prénom ont choisi sa douce et tendre et lui. De prime abord, cette devinette anodine va avoir des répercussions non négligeables, des propos aigre-doux vont s'échanger ainsi qu'une révélation vers la fin du dîner. Les cinq acteurs qui ont l'air de beaucoup s'amuser prennent plaisir à dire le texte. Du point de vue mise en scène, on sent que c'est du théâtre filmé quand il y a quelques silences entre deux répliques. Pour les retardataires qui ne l'ont pas encore vu, allez-y.

15 août 2012

American Rigolos - Bill Bryson

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Ca y est, je viens de terminer mon premier "Bill Bryson" et j'en redemande. American rigolos (titre français crétin), qui a pour sous-titre Chroniques d'un grand pays (Petite bibliothèque Payot, 371 pages), rassemble 75 chroniques écrites entre 1996 et 1997 pour un supplément d'un hebdomadaire britannique. Bill Bryson, né à Des Moines dans l'Iowa aux Etas-Unis, revient dans son pays après 20 ans d'absence pour s'installer à Hanover, petite ville du New Hampshire avec femme (anglaise) et enfants (4). Ces chroniques, caustiques en général, sont hilarantes. Bill Bryson décrit avec délectation les travers des Etats-Unis et de ses habitants: ceux qui prennent leur voiture pour faire 10 mètres; le grand nombre de ceux d'entre eux qui ne connaissent rien de ce qui se passe dans le monde ou presque; certaines aberrations administratives, téléphoniques voire informatique; sans parler du fait que tout le monde surveille tout le monde, que les avocats gagnent des fortunes en procès divers et variés. Les travers décrits sont universels et restent encore très actuels, plus de 15 ans après. Il transparaît néanmoins une certaine tendresse, car les Américains sont décontractés et savent s'entraider. Chaque chronique qui fait environ 3 ou 4 pages se lit indépendamment. Un régal.

12 août 2012

Terri - Azazel Jacobs / Laurence Anyways - Xavier Dolan

Voici deux films vus très récemment. Je n'ai eu de coup de foudre pour aucun des deux malgré de bonnes critiques.

Je commencerais tout d'abord avec Terri d'Azazel Jacobs sorti le mercredi 8 août dernier, dans quelques salles à Paris. Je m'attendais à autre chose au sujet de cette histoire sur ce grand garçon obèse. Terri ne sait pas ce que sont devenus ses parents, il va au collège en pyjama (ce vêtement dissimule ses rondeurs) et vit avec son oncle dont il s'occupe (ce dernier souffrant d'un début de maladie d'Alzheimer semble-t-il). Garçon sensible, Terri reste malgré tout assez imperméable aux quolibets dont il est l'objet de la part de certains de ses camarades. En revanche, à l'occasion de cette année scolaire, il trouve quelques alliés comme le directeur du collège et deux élèves, dont une fille, Heather qui le fascine. C'est un film qui dure 1H45 sans qu'il se passe grand-chose même si on peut deviner qu'au contact d'Heather, Terri quittera peut-être son pyjama. Cette histoire m'a laissée indifférente.

Maintenant, Laurence Anyways, qui est le troisième film du québecois Xavier Dolan (je n'ai pas vu les deux autres) qui a aussi écrit le scénario et monté ce long-métrage (2H50). Agé de 23 ans, ce réalisateur maîtrise son sujet, mais j'avoue n'avoir pas trop "accroché" à cette histoire qui se déroule sur 10 ans (entre 1989 et 1999), et où Laurence Alia (Melvil Poupaud), professeur de lettres, poète et marié, décide du jour au lendemain de s'habiller en femme car il ne se sent pas bien dans sa peau d'homme. Bien évidemment, sa vie va en être bouleversée: renvoyé du collège, il va devenir écrivain à temps complet. Il se sépare de sa compagne, Fred (formidable Suzanne Clément). Cet amour fusionnel qui ne peut durer entre ces deux êtres est au coeur du film. Mais je n'ai malheureusement pas été bouleversée (à la différence d'une collègue qui a déjà vu le film deux fois). Je pense que c'est peut-être le fait d'avoir croisé deux ou trois fois dans la rue des hommes habillés en femme (ils n'avaient pas l'air heureux). Cette vision m'avait paru pathétique. Et ils n'avaient pas le physique agréable de Melvil Poupaud.

9 août 2012

Storyteller - James Siegel

C'est en lisant pas mal de billets sur ce roman que je me suis décidée à m'y intéresser. Lire les billets de Claude Le Nocher, Clara, Keisha et Ys,

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Storyteller de James Siegel (Editions du Cherche Midi, 460 pages) constitue une lecture idéale pour l'été. Quand on le commence, on le lit d'une traite car on ne peut plus le lâcher. Le narrateur Tom Valle, journaliste déchu après avoir écrit des des dizaines d'articles inventés de toutes pièces pour un grand quotidien new-yorkais, se retrouve à traiter les "chiens écrasés" dans un petit journal californien. Dans sa chute, il a provoqué des dégâts collatéraux. Lhistoire démarre vraiment quand Tom se rend sur les lieux d'un accident d'automobile mortel dans lequel le mort n'est pas celui que l'on croit ni celui qui est responsable de l'accident non plus. Tom se met à mener sa propre enquête. Le problème est que personne ne le juge crédible puisque tout le monde juge que c'est un menteur. Surtout alors qu'il met au jour une histoire abracadabrante de radioactivité, d'essais sur les bombes nucléaires dans les années 50 aux Etats-Unis, d'expériences épouvantables. James Siegel, comme son Tom Valle, est un conteur qui sait nous mener par le bout du nez. En revanche, je me pose la question de savoir s'il s'est inspiré de faits réels ou non? Vérité ou mensonge? Délire paranoïaque ou pas? Je conseille cette lecture en tout cas.

6 août 2012

Marilyn Monroe, il y a 50 ans...

Je voulais rendre un mini-hommage à Marilyn, disparue il y a 50 ans, le 5 août 1962. Les photos sont tirées du livre de Bert Stern paru en 2006 à l'occasion de la très belle exposition que j'avais visitée au musée Maillol à Paris. Pour cette séance faite peu de temps avant sa mort, Marilyn avait accepté de poser nue. Bert Stern, photographe de renom, voulait faire un reportage sur l'actrice pour le magazine Vogue, qui a trouvé cependant certaines photos trop osées. La séance de photos, qui se déroula dans un hôtel de Los Angeles, dura 12 heures non stop, 2571 photos furent prises à cette occasion. C'est la dernière fois que Marilyn acceptait de poser pour un photographe.

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3 août 2012

La vie sans principe - Johnny To / Rebelle - Mark Andrews et Brenda Chapman

Avant qu'il ne disparaisse définitivement des écrans, je veux évoquer La vie sans principe (1) du réalisateur hong-kongais Johnny To, un film assez jubilatoire (si, si) sur un sujet grave. En effet, en 2010, Hong-Kong est frappée de plein fouet par la crise financière européenne et surtout grecque car la bourse de Hong-Kong a spéculé sur l'Euro. L'essentiel de l'intrigue se passe dans une banque où des épargnants plus ou moins fortunés essaient de perdre le moins possible. Comme l'a très bien dit Alain Riou dans une récente émission récente du Masque et la Plume, ce film parle très bien de la cupidité humaine. Le film, qui m'a paru au début un peu confus, est constitué d'une suite de séquences qui forment un tout cohérent à la fin. J'ai surtout suivi le parcours de Theresa, une jeune employée de la banque. Sur le point d'être virée (elle ne fait pas assez de "chiffre", et pourtant elle ne ménage pas ses heures), elle va parvenir à s'en sortir grâce à une manne financière inespérée. C'est le premier film que je voyais de ce réalisateur. Je vous le conseille vraiment. Voir le billet très complet d'Oriane.

Et maintenant, voici Rebelle, le dernier né des studios Disney-Pixar, qui donne les deux rôles principaux à deux femmes: la mère, la reine Elinor, et sa fille, la princesse Merida, jolie rousse flamboyante et très bouclée. J'avais vu la bande-annonce qui m'avait moyennement attirée. Le film vaut nettement mieux que cela. En Ecosse, à une époque indéfinie, Merida, jeune princesse impétueuse, très douée à l'arc, va se rebeller contre sa mère, Elinor, qui veut qu'elle devienne une vraie jeune fille à marier. Le roi Angus, mari d'Elinor, regarde cela de loin. Pour tout compliquer, en Ecosse, dans cette période reculée, les légendes, les sorcières, les ours, les feux follets, les rivalités entre clans vont s'en mêler. Je ne vous dévoilerai rien de plus pour vous laisser la surprise. C'est un film qui peut plaire aux petits et aux grands. Je voudrais faire remarquer la grande qualité de l'animation. Les animaux comme les ours et le cheval Fergus sont très réussis. Le scénario original bien écrit n'est pas niais. Vraiment bien en 2D, mais la 3D existe. J'ai malheureusement vu le film en VF. Je pense que la VO vaut la peine d'être vue et entendue, car les acteurs qui font les "voix" sont tous d'origine écossaise.

(1) et non "Une vie sans principe" comme j'avais écrit initialement

31 juillet 2012

Mensonges sur le divan - Irvin Yalom / Enigma - Antoni Casas Ros

Voici deux livres qui n'ont aucun rapport l'un avec l'autre.

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Mensonges sur le divan d'Irvin Yalom (Point Seuil, 560 pages) est le deuxième roman que je lis de cet écrivain après Le Problème Spinoza qui m'avait enthousiasmée. Je n'en dirais peut-être pas autant de celui-ci où j'ai trouvé des passages un peu longs par moment. Je résumerais l'histoire en disant qu'Irvin Yalom qui est psychiatre égratigne pas mal ceux qui exercent ce métier. Après un prologue éblouissant de plus de 50 pages, l'histoire traîne un peu pendant les 500 pages suivantes avec quelque baisse de rythme. Peut-être est-ce que je ne connais pas grand-chose à la pyschanalyse et que le fait de payer (cher) pour raconter sa vie à un parfait inconnu me trouble beaucoup (même si c'est partie intégrante de la thérapie). Nos deux héros psychiatres, Ernest Lash et Marshal Streider, dont on découvre la naïveté (le second étant le superviseur du premier), vont être victimes de deux tours pendables commis par des patients qui leur ont menti alors qu'ils sont censés dire la vérité. J'ai surtout retenu le coup du double harpon: une escroquerie de haute volée. Je vous recommande ce roman rien que pour le prologue. Après, c'est à vous de juger.

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Maintenant, je passe à Enigma (Folio, 261 pages) d'Antoni Casas Ros, écrivain catalan d'expression française. C'est une jeune femme qui m'a prêté ce roman et je la remercie pour cette découverte. Le roman paru en 2010 est aussi étrange que la page de couverture. Deux hommes, Joaquim (professeur de lettres universitaire et écrivain raté) et Ricardo (poète et tueur à gages) et deux femmes Naoki (Japonaise, musicienne sans profession fixe qui "moissonne du silence") et Zoë, étudiante et serveuse dans un bar à ses heures, sont à tour de rôle les narrateurs de cette histoire pas banale. A Barcelone, peut-être de nos jours, Enigma nous conte le destin de Joachim, un écrivain médiocre qui  dissèque les oeuvres d'autres auteurs en leur reprochant la plupart du temps les fins, qu'il se met à réécrire lui-même. Il va former un "ménage à 4" avec Ricardo, Naoki et Zoë. Enigma est un roman sensuel et sexuel empreint de cruauté où les ombres de Sade et de quelques autres sont très présentes. Sans dévoiler la fin, je dirai que trois des personnages sur quatre connaîtront la même fin que des personnages de romans évoqués. C'est un roman qui m'a donné envie de découvrir l'oeuvre de Bolaño et La fille aux yeux d'or de Balzac. C'est le premier roman que je lis de cet écrivain. Il faudrait que je découvre un des ses précédents: Le théorème d'Almodovar.

28 juillet 2012

The Dark Knight rises - Christopher Nolan

Comme je prends du retard dans mes lectures, voici encore un billet cinéma. Après quelques films "confidentiels" sortis dans peu de salles, je suis allée voir le dernier "Batman". En préambule, j'aimerais dire que le film va à mon avis bien être un triomphe au box-office, vu la marée humaine qui a assisté à la séance à laquelle nous étions, mon ami et moi. En revanche, je ne pense pas que le tragique fait divers survenu aux Etats-Unis il y a quelques jours y soit pour quelque chose. Avant que le film ne démarre, un brouhaha continu dans l'immense salle où nous avions pris place m'a empêchée de bien profiter des bandes-annonces et des pubs (c'est dire). Que retenir du film? Que c'est du "lourd". C'est le troisième opus de la série réalisé par le britannique Christopher Nolan. On ne peut qu'être époustouflé par quelques séquences spectaculaires comme celle d'ouverture où l'on voit un avion, pris d'assaut par un autre, se désintégrer sous nos yeux. Bruce Wayne alias Batman va mal, il vit reclus depuis sa dernière aventure pendant laquelle il avait perdu la femme qu'il aimait. Le méchant de l'épisode, "Bane", dont on n'arrive pas à voir le visage ceint d'un genre de muselière, veut détruire Gotham City avec une bombe nucléaire. Je ne vous dévoilerai pas toutes les péripéties mais je relèverai que, pour une fois, deux femmes, "Catwoman" (Anne Hathaway, charmante) et Miranda Tate (Marion Cotillard, troublante dans tous les sens du terme) jouent autre chose que les utilités. Batman n'est pas un surhomme mais un homme comme les autres qui se bat souvent à mains nues. Il faut noter  que le film parle d'argent et du fait que par un simple "clic" d'ordinateur, on peut tout perdre. Une fois de plus, on nous assène que les Américains en général et les habitants de Gotham City en particulier sont les plus forts. Ces quelques remarques mises à part, vous pouvez aller voir ce film qui dure 2H45, vous ne regretterez ni le prix de votre place ni le temps passé dans la queue, ni celui que vous passerez en compagnie de Batman. Voir le billet de Wilyrah.

25 juillet 2012

Film vus et non commentés depuis le 29/05/12 (suite)

Voici trois films français que je ne conseillerais pas vraiment, à moins que vous ne sachiez pas trop quoi faire pendant vos vacances.

Mains armées de Pierre Jolivet, qui se passe entre Marseille et Paris, se suit sans déplaisir, mais l'histoire m'a paru un peu embrouillée avec la collusion entre services (banditisme et stupéfiants). Il y a de très méchants Serbes dont un qui tue un jeune flic, plus, parmi les "méchants", un flic pas très net, et, côté "gentils" deux flics, dont un père (Roschdy Zem) qui retrouve sa fille fliquette (Leïla Bekhti) après qu'il l'ait abandonné pratiquement à sa naissance, ne s'étant pas senti prêt pour être père. Faute de mieux.

Bowling de Marie-Castille Mention-Schaar, pour le plaisir de voir la région de Carhaix (Les Vieilles Charrues). Le scénario qui est tiré d'une idée (sic) manque de profondeur, de fantaisie, de quelque chose. La maternité de Carhaix est condamnée à la fermeture, et, pour ce faire, une DRH (Catherine Frot), envoyée de Paris, est chargée de mener à bien cette triste tâche. C'est sans compter que les choses ne se passent pas tout à fait comme prévu et que le bowling qui est un vrai sport va jouer un rôle important. Même si le film nous montre la magnifique campagne bretonne vue du ciel, je le trouve dispensable à moins d'être une grande fan de Catherine Frot comme moi. C'est une idée de film avec une idée de scénario. Voir aussi le billet de Clara.

Paris-Manhattan, le premier film de Sophie Lellouche. Cette comédie qui se passe dans un milieu huppé où la mère a des problèmes d'alcool ne m'a pas parlé du tout. On voit une Alice (Alice Tagkoni), jeune pharmacienne fan des films de Woody Allen (à qui elle fait la conversation quand elle est toute seule) vieillir de 15 ans sans prendre une ride. Ses parents cherchent désespéremant à la marier depuis qu'Alice s'est fait "piquer" l'homme de ses rêves sous le nez par sa soeur, avocate. Nous assistons à la rencontre improbable d'Alice avec Victor (Patrick Bruel) un installateur en système d'alarme. Son personnage conquiert sa belle en la faisant rencontrer fortuitement Woody Allen himself à l'hôtel Plaza Athénée. Tout cela ne va pas bien loin. Très dispensable (à mon avis).

22 juillet 2012

Films vus et non commentés depuis le 29/05/12

Voici trois films vus très récemment. Je vous conseille vraiment les deux derniers.

Autant j'étais sortie enchantée de Midnight in Paris, autant To Rome with love de Woody Allen a été une grosse déception dans l'ensemble, par la faute d'un scénario un peu faiblard. On assiste à une suite de saynètes pas très drôles sans liens véritables. Je ferais une exception avec les séquences où Roberto Benigni, un monsieur Tout-le-monde, se retrouve sous les feux des projecteurs de télévision et puis retombe dans l'oubli très vite (c'est vraiment très bien vu). Il faut noter que le film parle autant italien qu'anglais, et Woody filme relativement peu Rome.

Summertime (The Dynamiter) est un de mes coups de coeur estival. C'est le premier long-métrage d'un réalisateur à suivre, Matthew Gordon. Le film qui dure 1H15 suit au plus près des acteurs non-professionnels, dont William Ruffin, qui interprète Robbie Hendrick, le personnage central de l'histoire, un garçon de presque 15 ans. L'histoire se déroule de nos jours, pendant l'été au début des vacances scolaires, dans l'état du Mississipi (très pauvre). Dépressive, la mère de Robbie et de son petit frère Fess les a pratiquement abandonnés pour partir en Californie refaire peut-être sa vie. Livrés à eux-mêmes, ils  partagent une masure avec leur grand-mère mutique et un chien. Le film qui a été primé au dernier festival du film américain de Deauville ne tombe jamais dans le misérabilisme, bien au contraire. Il faut dire que Robbie est un garçon qui garde l'espoir que tout peut s'arranger. C'est lui qui tient sa famille à bout de bras. Il accepte un travail saisonnier fatigant dans une station-service. Il ne s'abandonne jamais au désespoir. Je vous laisse découvrir ce film qui en vaut vraiment la peine car on voit l'Amérique des gens de peu.

Quand je suis sortie de la projection d'Historias (des histoires qui n'existent que lorsque l'on s'en souvient) de Julia Murat, film franco-brésilo-argentin (sorti cette semaine dans deux salles à Paris), je me suis sentie agressée par les bruits de la ville. En effet, pendant 1H30, Historias nous plonge dans une histoire hors du temps qui se passe quelque part dans un paysage brésilien verdoyant où les seuls bruits sont ceux des insectes, des oiseaux et de la cloche de l'église. La dizaine d'habitants d'un hameau oublié du monde, Jotuomba, vivent au rythme de la messe quotidienne et du repas partagé avec le prêtre. Madalena est celle qui pétrit la pâte la veille pour livrer des petits pains (faits avec des oeufs et de la farine) dans le magasin d'Antonio le lendemain matin. Il faut la voir installer les petits pains dans une niche du magasin réservée à cet effet. Pendant ce temps-là, Antonio prépare le café (pas bon paraît-il) qu'ils boivent avant d'assister à la messe. Madalena, la soixantaine, veuve, écrit tous les soirs à la lumière d'une lampe à pétrole des lettres à son mari disparu. L'arrivée inattendue de Rita, une jeune femme photographe, ne va pas trop déranger ce rythme de vie immuable où quelques interrogations affleurent comme le fait que personne ne peut plus entrer dans le cimetière et que depuis plus de trente ans, le nom des personnes décédées ne sont plus inscrites sur un panneau de l'église. C'est un film magnifique sur le temps qui passe, la vieillesse, l'oubli et le souvenir. Je me suis sentie dans un état de "zenitude" quand le film s'est terminé. Cela m'arrive rarement.

19 juillet 2012

Petite stridulation cigalière

Je (ta d loi du cine, squatter) profite sournoisement d'un "creux" estival pour "repasser" sur le blog de Dasola un article que j'avais rédigé (bénévolement!) il y a près de 2 ans pour la Lettre d'un "mouvement" d'épargne solidaire dont je fais partie, celui des CIGALES (Clubs d'Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l'Epargne Solidaire) (1).

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Elles entendent "Culture": les CIGALES sortent leur portefeuille (de leur poche révolver?)

Ce mois-ci [novembre 2010], la Feuille des CIGALES s’intéresse à la thématique de la culture. Ce secteur fait partie de ceux qui sont présentés comme «de prédilection» de nos Clubs d'Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l'Epargne Solidaire (CIGALES), - avec le bio, le commerce équitable, les énergies renouvelables, les entreprises d’insertion, les coopératives... Pour rappel, les porteurs de projets que nous finançons, en général, sont très rarement cigaliers eux-mêmes. Avec ce terme de "Culture", on pense spontanément davantage aux subventions du Ministère du même nom qu'à des entreprises qui s'inscriraient dans le marché. Regardons-y de plus près. En creusant un peu ce secteur «culturel», et notamment en examinant les entreprises déjà aidées en plus de 25 ans, on s’aperçoit que le spectre est large: Maison d’édition, librairie de quartier, société de presse éditant un magazine, production audiovisuelle, plusieurs lieux comportant de la programmation culturelle, fabrication de bijoux, et bien d'autres encore (notamment des projets issus de divers milieux artistiques). Quelques exemples non exhaustifs:

Dans le réseau de librairies «Folies d’encre», le site de Saint-Ouen a été cigalée il y a déjà quelques années. C’est un lieu de rencontres et de partage. Vernissages, expositions et lectures s'y enchaînent, faisant de la librairie un véritable lieu de sociabilité autour du livre. Citons également, à Paris, la librairie Mots et merveilles (livres audio, 13ème arrondissement), ou La Terrasse de Gutenberg (dans le 12ème). Certains projets de librairie ont même été développés par des anciens salariés de l'une ou l'autre, ce qui sous-entend un rôle de formation et  de transmission d'expérience.

Plusieurs entreprises, sinon de presse, du moins éditant des magazines, ont été cigalées: jadis, L'Agrandi était un journal reprenant, en gros caractères, des articles parus ailleurs, à l'intention des malvoyants. Sa publication s'est arrêtée il y a quelques années. Les magazines De l'air (photos) et Le Tigre, eux, continuent à paraître. La Maison d'édition Le temps des cerises continue également à sortir de nouveaux titres "hors des sentiers battus de la pensée dominante."

En ce qui concerne le spectacle ou la musique, le théâtre «La comédie Saint-Michel» (Paris 5ème) a sollicité les CIGALES et Garrigue (2) sur un quiproquo («La Passerelle» qu’avaient naguère financée les CIGALES et Garrigue n’était pas, comme le pensaient les porteurs de projet, le Théâtre de La Passerelle !). Toujours dans le milieu théâtral, une jolie histoire: Avec des Ailes. La porteuse de projet a créé sa compagnie théâtrale sous forme de SARL (là où la plupart des compagnies fonctionnent sous forme associative). Elle a pu bénéficier d’un co-financement par une CIGALES parisienne (qui assurait le suivi local) et une CIGALES de la région du Nord-Pas-de-Calais, dont elle est originaire.

L'association Musiques au pluriel (qui a cessé ses activités il y a quelques années) mélangeait dans ses concerts les traditions andalouses et arabes. Toujours vivace, la boutique de réparation d'accordéons "Accord Deléon" développe même la fabrication de nouveaux instruments.

Les CIGALES soutiennent aussi les activités audiovisuelles. La Cathode continue ses activités de vidéo engagée, après avoir hésité sur son modèle économique. De l’autre côté du périphérique (DACP) et récemment la SARL SCOP Inflammable productions ont également été financées.

La convivialité est au rendez-vous chez Cafézoïde (café culturel pour les jeunes). On peut aussi allier restauration et animation: je pense aux Saveurs d’Atabri (où la CIGALES qui soutenait le projet s’est longtemps occupée de la programmation culturelle), ou à Saraaba (financé plus récemment). J'arrête là pour cet inventaire à la Prévert (et les bijoux d'Ikken / Art Kem, que j'oubliais!).

Pour ce qui concerne les aspects plus artistiques, aucune CIGALES Artistes ne s'est créée à ce jour malgré les efforts déployés. Ce que je trouve en tout cas encourageant, c'est que la culture n’est pas forcément condamnée au statut associatif (qui vise, entre autres, à être éligible à des subventions publiques, et ne peut par définition dégager de bénéfices financiers à redistribuer). Créer une société dans le secteur culturel où l’on a envie de travailler, c’est toujours possible. Avoir la prétention, en plus, d’en vivre avec un salaire «décent», ... c’est nettement plus difficile, mais certaines entreprises cigalées y arrivent ! Ce n’est pas toujours sans mal, les entrepreneurs qui parviennent à dégager des bénéfices ne sont sans doute pas économes de leur temps ni de leurs efforts. Comme dans tout autre secteur (3).

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(1) Association régionale des CIGALES d'IDF: www.cigales-idf.asso.fr
(2) Société coopérative de capital-risque solidaire Garrigue: www.garrigue.net
(3) Annuaire des entreprises cigalées en IDF en téléchargement à partir du blog des CIGALES d'IDF.

16 juillet 2012

Les enfants de Belle Ville - Asghar Farhadi / Hommage à Patrick Dewaere

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Suite aux bons conseils d'Oriane (que je remercie) et du Canard Enchaîné, je suis allée voir, ce week-end, Les enfants de Belle Ville, le deuxième film (qu'il a tourné en 2004 et inédit en France) d'Asghar Farhadi (Une séparation, A propos d'Elly). Courez voir cet excellent film que je recommande aussi. De nos jours, à Téhéran, Belle Ville est un établissement pour mineurs délinquants où Akbar, qui vient de fêter ses 18 ans, est détenu depuis deux ans. Quand le film commence, il est transféré dans une prison d'adultes dans l'attente de son exécution. En effet on apprend qu'Akbar a tué une jeune fille quand il avait 16 ans. Son meilleur ami, A'la, qui lui vient d'être libéré après avoir purgé sa peine, décide d'obtenir le pardon auprès du père de la jeune morte. Il est aidé en cela par Firouzeh, la soeur d'Akbar, mère d'un petit garçon. Ce pardon permettrait qu'Akbar soit libéré. Malheureusement le père, Rahmati Abolghassem, homme très croyant, semble rester inflexible dans sa décision. Il est pour la loi du Talion. C'est vraiment un film magnifique qui émeut beaucoup et j'ai appris que dans le système juridique iranien, il existe le prix du sang (une sorte de dédommagement que l'auteur d'un crime peut payer à la famille de sa victime afin de se libérer de sa peine). Il faut noter que ce prix du sang est deux fois moindre si la victime est une femme que si la victime est un homme... (sans commentaire). Les acteurs sont tous magnifiques, mention à Taraneh Alidoosti (Firouzeh) qui joue aussi dans A propos d'Elly. Comme dans Une séparation, le film se termine par une interrogation.

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Ce 16 juillet 2012, je voulais rappeler qu'il y a exactement 30 ans, le 16 juillet 1982, disparaissait Patrick Dewaere, qui s'est suicidé d'un coup de carabine. Il avait 35 ans. Il avait mené une vie pleine d'excès dont ceux de la drogue. C'était un acteur de talent, fort et fragile à la fois, que j'avais beaucoup apprécié dans Série Noire, Beau-Père, Un mauvais fils, F. comme Fairbanks, Le juge Fayard dit "Le shériff", Coup de tête, Préparez vos mouchoirs (pour Les Valseuses, bizarrement, je n'en ai jamais vu l'intégralité). Il n'a jamais été récompensé par un César ou un prix d'interprétation alors qu'aujourd'hui un prix porte son nom. Il est une référence pour beaucoup de jeunes comédiens. Il est mort trop tôt mais on ne l'oublie pas. Je viens de lire, en une demi-journée, un livre qui lui est consacré, écrit par un journaliste, Christophe Carrière (Editions Balland, juin 2012). Je ne pense pas avoir appris grand-chose car il ne fait que survoler son sujet (à mon avis), mais il donne envie de revoir les films de l'acteur.

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13 juillet 2012

L'Invisible - Robert Pobi / Mma Ramotswe, détective - Alexandre McCall Smith

Les deux polars ci-dessous n'ont aucun point commun entre eux.

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Je commencerai avec L'invisible (425 pages), le polar de l'été, selon les éditions Sonatine qui l'édite. Il s'agit du premier roman de Robert Pobi, écrivain canadien britannique. L'histoire se déroule sur 4 jours, avec, comme arrière-plan, Dylan, un ouragan électrique  monstrueux qui dévastera tout sur son passage. Jake Cole, agent spécial du FBI (il travaille en indépendant), revient à Montauk, en Nouvelle-Angleterre, plus de 25 ans après avoir quitté la région. Il vient rendre visiteà l'hôpital à son père, peintre célèbre à l'égal de Jackson Pollock. Gravement brûlé et souffrant de la maladie d'Alzheimer, Jacob Coleridge n'a pas arrêté pendant toute sa vie de peindre, entre autre la silhouette d'un homme sans visage: l'homme de sang. Son fils, Jake (qui a pris le dimunutif de Cole), est une sorte d'artiste lui-même, puisqu'il est capable de s'isoler psychologiquement pour se mettre dans la tête de psychopathes dangereux. Deux corps écorchés vifs, une mère (surnommée Mme X) et son fils, sont retrouvés dans une maison pas loin de celle du père de Jake. On confie l'enquête à ce dernier. D'autres meurtres suivront avec le même modus operandi qui rappelle quelque chose à Jake de sa vie passée. Je ne vous en dirai pas plus, si ce n'est que j'ai lu le roman avec plaisir mais sans passion. J'ai été surtout frustrée du fait que l'écrivain (quand on connait le ou la coupable) donne peu d'indications et d'explications sur les mobiles de cette personnalité torturée. En revanche, sans me vanter, il y a un fait au milieu du roman qui m'a mis la puce à l'oreille sur le nom du coupable. Pour résumer, je trouve que l'intrigue est "tirée par les cheveux". A vous de voir. Valérie ne semble pas non plus avoir été totalement convaincue.

 

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Préférez plutôt Mma Ramotswe, détective, le premier tome d'une série écrite par Alexander McCall Smith. Les 250 pages se lisent d'une traite. Mma Ramotswe est une femme noire d'une trentaine d'années, bien en chair, qui, grâce à l'héritage que lui a laissé son papa, a ouvert une agence de dames détectives à Gaborone, capitale du Bostwana. Alexander McCall Smith a le don de raconter des histoires où se rencontrent plusieurs personnages. Il nous fait même un bref résumé de la vie de Mma (Precious) Ramotswe, avant qu'elle devienne détective. Mariée puis divorcée d'un trompettiste, elle semble guérie de l'amour pour toujours, et pourtant un voisin garagiste a des vues sur elle. Il l'aide dans ses enquêtes. Mma Ramotswe est une personne perspicace qui a beaucoup de bon sens et sait démasquer les escrocs, les maris volages. Elle sait donner de bons conseils car il n'y a pas une seule intrigue mais plusieurs. Un excellent moment de lecture en sirotant une tasse de thé rouge, la boisson favorite de Mma Ramotswe. Je ne manquerai pas de lire les 8 ou 9 tomes suivants.

10 juillet 2012

L'âge de glace 4 (la dérive des continents) - Steve Martino

Et bien oui, je n'ai pas résisté et je suis allée voir (en 2D bien sûr) L'âge de glace 4 de Steve Martino, dessin animé bourré de trouvailles, dont Scrat l'écureuil et sa noisette qui provoque à lui seul les pires catastrophes naturelles imaginables. Il mériterait un long-métrage dédié. Ici, il est tout simplement responsable de la dérive des continents en allant au centre de la terre jouer au flipper avec sa graine. Je tiens à préciser que j'ai vu les 3 premiers opus. On retrouve dans celui-ci les mammouths Manny, Ellie (sa compagne), qui dort comme un oppossum, et leur fille Pêche qui commence à vouloir s'émanciper de ses parents. Diego, le tigre aux dents de sabre, est toujours célibataire et continue à se chamailler avec Sid, un paresseux nauséabond, gaffeur mais très sympa. La preuve, sa famille qui ne l'a pas revu depuis longtemps lui confie la grand-mère, édentée mais au caractère bien trempé. Autour de cette horde amicale gravitent quelques animaux comme Louie la taupe, éperdu d'admiration devant Pèche, et deux oppossums. La cataclysmique dérive des continents menace l'existence de tout ce petit monde. Je vous laisse découvrir les nombreuses péripéties et les clins d'oeil à Homère et à ses sirènes (les Américains connaissent l'Odyssée?) sans parler de la baleine de Jonas. Le "méchant" de l'histoire est un gros singe avec une dent en or, digne ancêtre du capitaine Crochet. Vous découvrirez l'énigme de la "Scratlantide" (comment et pourquoi elle a disparu) et je vous apprends que Diego va rencontrer une tigresse des neiges. Très très amusant. Comme mon ami, j'attends L'Age de glace 5 avec impatience (d'ici 2015?).

7 juillet 2012

La 7ème femme - Frédérique Molay / Empereurs des ténèbres - Ignacio del Valle / La soif primordiale - Pablo de Santis

J'ai terminé récemment trois romans. Même si je n'ai pas eu un gros coup de coeur, je les conseille néanmoins.

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D'abord, La 7ème femme de Frédérique Molay (Editions Fayard, 300 pages). Tout commence par un coup de foudre d'un chef de la PJ parisienne, Nico Sirsky, pour une jeune femme médecin (la 7ème femme du titre), et la fin de l'histoire laisse entrevoir une suite heureuse. Entre les deux, pendant une semaine, 6 femmes vont être retrouvées chez elles, mutilées et tuées d'une façon que je vous laisse découvrir. Le déroulement de l'histoire tient la route mais n'a rien d'exceptionnel. Les scènes de crimes se situent dans des quartiers plutôt huppés de Paris, c'est-à-dire le Quartier latin, Jussieu, La Contrescarpe, Le Marais, etc., et le policier enquêteur vit dans le 7ème arrondissement. Le tout m'a paru assez léger pour en faire une lecture idéale pour un voyage dans le train. Voir le billet d'Yv qui m'avait donné envie.

 

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Je passe à Empereurs des ténèbres (Libretto - Editions Phebus, 400 pages), écrit par un auteur espagnol, Ignacio del Valle, et que j'ai trouvé d'une lecture agréable. Couronné de nombreux prix, ce roman a comme toile de fond le front russe pendant l'hiver 42-43, où les températures descendaient à -30° et -40°. Arturo Andrade, un Espagnol, sergent dans la 250° division hippomobile, autrement dit la divison Azul, est chargé par sa hiérarchie d'enquêter sur la mort d'un phalangiste espagnol trouvé égorgé sur le champ de bataille avec une inscription sur la clavicule "Prends garde, Dieu te regarde". C'est un roman où il est question des francs-maçons, de la violeta (variante de la roulette russe), de violences faites aux femmes (une fois de plus), mais surtout de vengeance jusqu'au bout de l'enfer. Je pense que je lirai Les démons de Berlin du même auteur dès que le roman paraîtra en poche, car le personnage d'Arturo Andrade est intéressant.

 

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Enfin La soif primordiale (Editions Métailié, 246 pages), d'un écrivain argentin, Pablo de Santis. L'histoire, un conte fantastique, commence en 1950 à Buenos Aires et sort vraiment des sentiers battus. Si je vous dis que la soif primordiale est celle du sang, vous pouvez imaginer que le sujet a un certain rapport (même de loin) avec le vampirisme. Le narrateur du récit est Santiago Lebron, qui a fait connaissance des livres, et donc du plaisir de la lecture, lors d'une punition à l'école (il fut envoyé à la bibliothèque municipale) [Commentaire personnel: il y a pire comme punition]. Ayant quitté son village à l'âge de 20 ans pour rejoindre la ville, il commence par loger chez son oncle, réparateur de machines à écrire, qui va le former. Il se retrouve par là même à réparer des vieilles machines à écrire au sein de la rédaction d'un jounal. De fil en aiguille, on lui propose de tenir une ou deux rubriques dont celle des mots croisés et des affaires occultes. C'est le ministère de l'occulte qui le charge d'enquêter dans le monde ésotérique et étrange des "antiquaires": "quelqu'un qui n'est pas affecté par le passage du temps, ni par la maladie et qui ne peut connaître qu'une mort violente" (page 46). Vivant entourés de vieux objets, livres rares et d'occasion, ces antiquaires évitent certains aliments et la lumière du jour et un certain élixir mystérieux leur est nécessaire. Je vous laisse découvrir les péripéties qui amènent Santiago à devenir l'un d'eux. D'ailleurs, 50 ans plus tard, il tient encore une librairie de livres d'occasion ayant appartenu précédemment à un Français qui l'a infecté d'immortalité par son sang.

Pour rédiger ce billet, j'ai relu pas mal de passages de ce roman, car il n'est pas facile d'en rendre compte, mais je vous le conseille. Vous découvrirez le rôle que joue une épingle d'or.

4 juillet 2012

Starbuck - Ken Scott

Comme, en ce moment, je suis un peu paresseuse pour chroniquer des livres (et vu que je n'ai eu aucun vrai coup de coeur), je continue avec un billet cinéma. Surtout qu'actuellement, il y a sur les écrans quelques films assez divertissants: la preuve en est avec Starbuck (sans le "s" à la fin), surnom de David Wosniak, le père aux 533 enfants dont 142 qui veulent connaître ce géniteur inconnu. Dans la province de Québec, le David en question, 42 ans, fils d'un émigré polonais, est endetté jusqu'au cou et est poursuivi par des créanciers peu recommandables. David Wosniak travaille dans la boucherie familiale: il charge et décharge la viande (il oublie d'ailleurs souvent d'effectuer une tâche ou l'autre). A part ça, David est amoureux d'une charmante petite fliquette qui tombe enceinte de ses oeuvres. Monsieur Wosniak, qui aime faire le bien autour de lui, devient l'ange gardien de ces jeunes adultes (ils ont tous entre 18 et 20 ans) nés grâce aux dons de sperme que le jeune David a fait dans une clinique pendant deux ans presque 20 ans auparavant (cela lui a rapporté pas mal d'argent à l'époque). Je ne saurais trop vous conseiller ce film très sympathique, qui ne tombe jamais dans la niaiserie, et vous apprécierez les sous-titres qui émaillent le film... car la langue québécoise, ce n'est pas de la tarte, quand on n'est pas habitué. Film idéal à voir en ce début d'été.

Sinon, 4 ans et demi après mon billet sur la pub au cinéma, je trouve que la situation est bloquée à un pitoyable statu quo. Les pubs sont toujours les mêmes ou presque et elles sont toujours aussi laides. Je suis souvent excédée avant même que le film ne commence. Mention spéciale du mauvais goût à la pub Orangina.

1 juillet 2012

The Deep Blue Sea - Terence Davis / La part des anges - Kenneth Loach

Heureusement qu'il y a Rachel Weisz dans The Deep Blue Sea de Terence Davies car j'ai trouvé la musique assez insupportable (un peu solennelle à mon goût) surtout pendant les 5 premières minutes du film où le réalisateur filme une suite de plans sans paroles. Je me suis demandée si je ne m'étais pas trompée de film et si j'allais rester jusqu'au bout (c'est dire). L'histoire d'amour déchirante ne m'a pas émue une minute. C'est trop cérébral pour moi. Je n'ai rien ressenti devant le malheur de cette femme en proie à la passion et son amour vain. En revanche, j'aime bien quand Terence Davis fait chanter les gens dans les pubs. Là, il y a quelque chose qui se passe. Pour résumer l'histoire qui est l'adaptation d'une pièce de théâtre de Terence Ratigan: au début des années 50 à Londres, une femme mariée à un homme riche (qui refuse de divorcer) aime d'un amour fou un pilote de la Royal Air Force (qui a combattu pendant la seconde guerre mondiale) qui lui ne l'aime déjà plus. La seule raison d'aller voir ce film est donc pour moi Rachel Weisz qui interprète magnifiquement cette femme. Mais après tout, peut-être apprécierez-vous ce film autant que Ffred.

Pour rester dans le cinéma britannique, voici La part des anges de Kenneth Loach (le film était en compétition au festival de Cannes, cette année, où il a été récompensé du Prix du Jury). C'est un film certainement mineur dans la filmographie du réalisateur, mais on passe un bon moment en compagnie de quatre Ecossais, trois hommes et une jeune femme, chômeurs sans avenir, condamnés à plusieurs heures de travaux d'intérêt général (pour des délits plus ou moins graves). Entre Glasgow et Edimbourg, ils se retrouvent à visiter une distillerie de whisky, à faire des dégustations et à cotoyer des connaisseurs qui acceptent de payer une fortune pour un whisky parfait. Je vous laisse devenir ce qui va arriver. Moi qui n'y connais rien en cette matière, j'ai découvert que chaque whisky a un goût particulier, et comment on ouvre un fût en donnant des coups de masse autour du bouchon. Sinon, l'histoire se termine plutôt bien. Film sympathique. Voir le billet d'Alex.

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