Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le blog de Dasola

Le blog de Dasola
Archives
Derniers commentaires
Challenges terminés

Pour les challenges de l'année en cours, 
voir colonne de droite

27 mai 2011

Minuit à Paris - Woody Allen

On pourrait sous-titrer le dernier film de Woody Allen "Paris est une fête" en reprenant un titre de roman d'Ernest Hemingway (un des nombreux personnages de Minuit à Paris). Il s'agit d'un film virevoltant qui remonte le temps, d'un hommage à un Paris fantasmé et/ou disparu. Le film débute par des prises de vues du Paris d'aujourd'hui, tel que les touristes peuvent le voir ou se l'imaginer, sous le soleil ou sous la pluie. Pour la Parisienne que je suis, c'est un bonheur. L'argument du film qui fait alterner l'histoire entre le temps présent (avec Gil Pender, un écrivain en quête de succès, sa fiancée, les parents  de cette dernière - plutôt réactionnaires - et une jeune antiquaire - je ne parle même pas de la guide du musée Rodin) et le temps passé. Le passage entre les deux se fait par l'intermédiaire d'une belle voiture de collection qui emmène Gil dès que minuit sonne. Il se retrouve, toujours à Paris, en compagnie de quelques écrivains, peintres ou chanteuses célèbres pendant ces flamboyantes années 20 (Hemingway, Fitzgerald et Zelda, Josephine Baker, Dali, Picasso, Man Ray, Gertrude Stein...). Il rencontre une jolie jeune femme (Marion Cotillard), modèle de Picasso, qui trouve que ces années 20 sont décevantes. Plus tard, Gil se retrouve dans les années 1890 où il croise Toulouse-Lautrec, Degas et Gauguin. Il n'y a pas vraiment de fin à cette histoire mais Gil va prendre une décision importante dans sa vie. J'ai trouvé la partie contemporaine assez faible mais c'est nettement compensé par la partie dans le passé où un détective privé se perd dans Versailles au temps de Louis (XIV ou XVI?): savoureux. Je ne peux que vous recommander ce film réjouissant dans lequel presque tous les acteurs sont épatants. Voir le billet d'Aifelle.

24 mai 2011

Le polygame solitaire - Brady Udall

P1020101

Ce roman de Brady Udall (auteur de Le destin miraculeux d'Edgar Mint) dont le titre Le polygame solitaire (Editions Albin Michel, 735 pages) m'a intriguée, se passe dans les années 70 (avec des retours en arrière) parmi les Mormons (dans les états de l'Utah et du Nevada). Brady Udall nous parle plus précisément de la famille Richards, où Golden, 45 ans, l'homme de la famille, a 4 épouses et 28 enfants dont une fille, Glory, déjà décédée avant que le roman ne commence, et un garçon, qui décédera avant la fin du roman. On peut résumer en partie cette histoire en reprenant la première phrase du roman: "... c'est l'histoire d'un polygame qui a une liaison...". C'est aussi l'histoire d'un petit garçon, Rusty, qui aimerait bien que l'on s'occupe dzvantage de lui. C'est aussi l'évocation des essais nucléaires qui ont eu lieu dans cette partie de l'Amérique dans les années 50 et qui ont provoqué des dommages irréparables sur les individus. Et la polygamie, me demanderez-vous? Et bien, j'ai l'impression que tant les adultes que les enfants ne vivent pas toujours très bien cette condition particulière avec un père pas souvent présent. Ces enfants de polygames "polyg" sont montrés du doigt par les autres. Dans le roman, Brady Udall nous décrit comment Golden est devenu Mormon (un concours de circonstances) et le fait qu'il n'a pas choisi non plus les femmes qu'il a épousées: Berverly, Rose, Nola (ces deux dernières sont soeurs) et Trish, l'Eglise les lui ayant imposées. L'amour ne rentre pas vraiment en ligne de compte mais la tendresse semble présente. Cette religion, née au début du XIXème siècle, a des règles strictes. C'est pourquoi, quand Golden rencontre Houila (je vous laisse découvrir comment et ce qui s'ensuit), sa vie est chamboulée même si cette liaison reste platonique. Golden est entrepreneur du bâtiment, mais il a du mal à joindre les deux bouts, et il a surtout du mal à régler sa vie de famille. Les épouses plurales et leurs enfants respectifs logent dans des maisons séparés. Il y a des tensions, des jalousies. Rien n'est simple. Je dirais que j'ai beaucoup apprécié certains passages dont ceux concernant Rusty, 11 ans, l'un des fils de Rose. Comme l'a écrit le Washington Post, Brady Udall a l'art de faire parler et penser les enfants. Le début du roman (l'enfance de Golden) m'a aussi beaucoup plu. Quant au reste, même si je ne suis pas aussi enthousiaste que certaines blogueuses (Keisha ou Clara par exemple) parce que j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs, j'ai pris du plaisir en compagnie de cette famille atypique. Je confirme que ce n'est pas du tout une apologie de la polygamie, bien au contraire.

21 mai 2011

Films vus et non commentés depuis le 07/03/2011 (fin)

Voici mon deuxième billet sur 5 autres films que j'ai vus. Les deux derniers sont à voir toutes affaires cessantes.

La fille du puisatier de Daniel Auteuil se laisse voir si on accepte les dialogues très datés, des situations un peu "cuculs", d'entendre Auteuil avec un accent à couper au couteau. L'histoire de cette fille du puisatier qui perd sa virginité (à cause d'un bel aviateur, fils d'un marchand de la ville) et qui se retrouve "fille-mère" peut faire sourire. C'est un film plein de bon sentiments et désuet, comme le film de Pagnol dont il est le "remake". Jean-Pierre Darroussin est très bien.

L'homme d'à côté de Mariano Cohn et Gaston Duprat, film argentin où le principal décor se trouve être la seule construction (la maison Curutchet) bâtie par Le Corbusier en Amérique du sud, en 1948. Là vit une famille: un homme, sa femme et sa fille. L'homme a acquis une notoriété grâce à un fauteuil révolutionnaire de son invention. Sa femme (que je n'ai pas trouvée sympathique du tout) donne des cours de relaxation, et la gamine vit dans son monde avec des écouteurs et de la musique plein les oreilles toute la journée. Leur vie à tous les trois se trouve bouleversée du jour au lendemain par un voisin installé récemment dans un immeuble mitoyen de la maison. Ce voisin, Victor, a en effet décidé (pour bénéficier du soleil) de percer une fenêtre qui donne sur la cour intérieure de l'édifice classé (celui-ci a été conçu pour la transparence... à l'usage de ses occupants, mais non depuis l'extérieur!), violant ainsi l'intimité de la famille au style de vie "bourgeois bohême". Le film repose sur l'affrontement de ce voisin récalcitrant, à la tessiture de voix grave, qui arrive à avoir de l'emprise sur cette famille. Le film est un peu long. On sent une menace qui pèse dans la relation entre ces êtres, mais le danger ne vient pas de là où on l'attend. La fin m'a quand même laissée perplexe.

Il était une fois un meurtre (Le grand silence en VO) de Bo Odar n'a pas rencontré que des avis favorables. En ce qui me concerne, j'ai trouvé ce film allemand assez remarquable avec cette histoire de meurtre pédophile qui se passe sur une période de 23 ans. En 1986, une jeune fille est assassinée et violée dans un champ. Le crime reste impuni (mais nous, spectateurs, nous savons qui a tué). De nos jours, dans une bourgade peu éloignée du lieu de ce premier meurtre, une deuxième jeune fille disparaît (on la retrouvera morte). Il semble que cela soit le même modus operandi (mais nous, les spectateurs, on ne sait rien). La police rouvre l'enquête depuis l'origine. C'est un film glaçant et glacial car les meurtriers mènent une vie banale sans histoire dans cette bourgade. L'un des deux, devenu architecte, est marié et père de famille. C'est un film sur le mal qui peut se nicher chez les individus. Un film qui reste en mémoire. Et pourtant, ce film comporte quelques défauts comme le personnage caricatural du policier pertubé.

Je veux seulement que vous m'aimiez de Rainer Werner Fassbinder était un film inédit tourné pour la télévision. Il date de 1976. Je ne peux que vous le recommander. Il est sorti dans très peu de salles à Paris, je ne sais ce qu'il en est en province. C'est un drame social qui se passe en 1976 mais qui pourrait se passer de nos jours. Peter, un jeune homme courageux, n'ose pas affronter ses parents qui semblent le mépriser. Ils sont très ingrats envers leur fils qui leur a construit une maison. Peter épouse Erika qu'il veut rendre heureuse à tout prix. Parti à Munich, il s'endette pour elle, il n'arrête pas d'acheter davantage que ses moyens financiers ne le lui permettent. Bien qu'apprécié par son patron, il a un petit salaire. Il se crève à la tâche. C'est la triste histoire d'un homme surendetté qui commet l'irréparable. Les acteurs (que je ne connaissais pas) sont formidables. Ce film n'a pas pris une ride. Voir le billet du ciné d'Alain.

Tomboy de Céline Sciamma est une merveille de délicatesse. Ce très beau film (qui rencontre un joli succès) nous raconte l'histoire de Laure (garçon manqué), âgée de 9 ou 10 ans, qui se fait appeler Mickael. Elle/Il fait comme si elle était un garçon, s'habille comme eux, crache, joue au foot, fait tout comme un garçon (à l'extérieur de chez elle). Elle apprécie aussi de tenir le volant de la voiture familiale installée sur les genoux de son père. Vivant dans une famille unie entre un papa qui travaille avec les ordinateurs et une maman très enceinte, Laure est très complice avec sa petite soeur, Jeanne, une petite fille absolument irrésistible. Laure/Mickael attire l'attention d'une fille de son âge qui trouve qu'elle est un garçon pas comme les autres. On ne sait pas pourquoi Laure se voit comme un garçon. Aucune explication ne nous est donnée. Simplement, Laure semble plus à l'aise dans sa peau de garçon. La réalisatrice nous montre une jeune fille en quête d'une identité sexuelle. La jeune Zoé Héran est une révélation. Voir les billets de Wilyrah et de Phil Siné.

PS: Pour finir, une bonne nouvelle, le 22 juin ressort un chef d'oeuvre du cinéma: Il était une fois en Amérique de Sergio Leone (1984) en version numérique entièrement restaurée. Cela dure presque 4 heures. Je peux vous dire que sur grand écran, cela vaut la peine.

18 mai 2011

Arrêtez-moi là! - Iain Levison

P1020088

Je me suis précipitée pour acheter Arrêtez-moi là, le nouveau roman de Iain Levison paru (comme les autres) chez Liana Levi. C'est un roman anxyogène car raconté de façon assez neutre. A Dallas, au Texas (où la peine de mort est en vigueur), le narrateur, un chauffeur de taxi se retrouve en prison (dans le couloir de la mort) avant son procès (car c'est l'endroit le plus sûr où le mettre). Il est en effet accusé de l'enlèvement (et peut-être de l'assassinat) d'une petite fille disparue (on n'a pas retrouvé son corps). Cette horrible méprise est venue du fait que dans la même journée, il a eu le malheur de toucher une porte-fenêtre chez une cliente qui devait lui payer sa course (il était entrée chez elle pour attendre le montant de sa course) et qu'avant de rentrer chez lui, il a pris gratuitement deux filles qui étaient ivres-mortes, dont une a vomi sur le siège - siège qu'il a nettoyé à la vapeur (ce qu'il n'aurait jamais dû faire, surtout après avoir touché une porte-fenêtre chez une inconnue). J'ai été frappée par la façon très détachée qu'a le narrateur de décrire tout ce qui lui arrive. Il perd tout dans cette histoire. Et un doute subsiste même quand il est disculpé. C'est un portrait au vitriol de la machine judiciaire américaine où une enquête bâclée par la faute d'un inspecteur incompétent fait emprisonner un coupable idéal qui a eu comme seul tort de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. L'avocat commis d'office qui épouve tout de suite de l'animosité pour le présumé coupable  (tout au moins au début) n'arrange pas les choses. Les jurés, la juge, tout le monde le condamnent d'avance. Seul un événement inattendu va sauver in extremis ce pauvre narrateur qui aura passé presque un an en prison. A sa sortie, il va se retrouver dans un autre genre de prison (même si elle est dorée). Iaian Levison a vraiment beaucoup de talent. Je suis vraiment contente de ma lecture que je vous conseille.

PS: je crois utile, aujourd'hui, de préciser que j'avais rédigé mon article avant le samedi 14 mai 2011!

15 mai 2011

Films vus et non commentés depuis le 07/03/2011

Comme je me rends compte que je prends du retard dans mes comptes-rendus sur les films vus depuis 1 mois, voici un billet sur 5 d'entre eux, le prochain billet rendra compte de 5 autres. Je les ai tous assez appréciés et je vous conseille de les voir en salle ou en DVD si vous pouvez.

Le film étant chaudement recommandé sur la blogosphère (voir par exemple le billet d'Aifelle), je suis allée voir Tous les soleils du romancier Philippe Claudel et bien m'en a pris. Il s'agit d'une histoire sympathique qui se passe à Strasbourg où Alessandro, veuf, vit seul avec sa fille Irina, jeune adolescente plutôt bien dans sa peau. Il héberge depuis quelque temps son frère, Luigi, qui a fui l'Italie depuis l'arrivée de Berlusconi au pouvoir. Alessandro enseigne la musique baroque en université et chante dans une chorale. C'est un film qui finit bien. A voir quand vous êtes d'humeur morose.

Coup d'éclat de José Alcala avec une Catherine Frot comme je l'aime. Cette actrice est formidable dans le rôle de Fabienne, une femme flic (presque) au bout du rouleau entre ses problèmes d'alcool (elle boit pas mal de vin) et sa vieille mère qui la harcèle souvent. Fabienne, qui s'occupe plutôt des "sans-papiers", décide d'enquêter sur le suicide d'une jeune prostituée venue de l'est qui a laissé un petit garçon derrière elle. L'action se passe à Sète et dans ses environs. Le film donne l'occasion de voir Tcheky Karyo de plus en plus rare sur nos écrans (et c'est dommage). Le scénario tient la route même si la fin est un peu en suspens.

Animal Kingdom de David Michôd est un polar australien très noir qui se passe à Melbourne dans un quartier sans âme. Là vivent les Cody, une famille "ordinaire" composée de quelques hommes sous la domination de la mère, Janine, qui avec de grands sourire et beaucoup de gentillesse demande la "disparition" de quelqu'un quand elle sent que sa famille proche (ses fils) est menacée. Les garçons pillent des banques, tirent des coups de feu, tuent quand c'est nécessaire. Il se trouve qu'un "maillon faible" va entrer dans cette famille: le petit-fils, qui vient d'assister sans ciller à la mort de sa mère morte d'une overdose d'héroïne. Je ne suis pas prête d'oublier le personnage de Janine et la scène finale inattendue et violente.

Où va la nuit de Martin Provost avec Yolande Moreau en femme battue qui se venge (on la comprend!) de son mari violent qui a tué accidentellement une jeune fille en la renversant avec sa voiture. C'est un film qui possède de grandes qualités avec une Yolande Moreau attachante. Le bémol que je mettrais tient au personnage du fils, que je n'ai pas trouvé bien écrit. Il est crispant au possible. De son côté, le personnage du flic qui a deviné tout ce qui s'est passé n'est pas banal. Et il faut noter la présence notable, vers la fin du film, d'Edith Scob, même si son personnage m'a paru improbable. Et je pense qu'il y a clin d'oeil voulu au film Thelma et Louise de Ridley Scott, avec la scène des deux mains l'une sur l'autre dans la voiture en surplomb au bord du quai. Un film à voir.

Voir la mer de Patrice Leconte: 2 garçons, 1 fille, 3 possibilités. Clément et Nicolas doivent partir vers Saint-Jean-de-Luz voir leur mère. Clément, qui travaille dans un garage, vient d'être plaqué par sa copine. Thomas rencontre Prudence dans un bal. Celle-ci vient de quitter son amant plus âgée qu'elle. Elle décide d'accompagner les deux frères. On sent que Patrice Leconte a voulu se faire plaisir. C'est un film libre, assez drôle, parfois coquin: la fille qui couche avec les deux frères à tour de rôle, et le vieil amant qui les poursuit. C'est un film idéal à voir l'été.

12 mai 2011

Détective Dee (et la flamme fantôme) - Tsui Hark

Voici un film distrayant, haletant, beau à regarder... Je n'ai pas vu passer les deux heures que dure Détective Dee de Tsui Hark. L'histoire se passe en l'an 689 en Chine, année pendant laquelle la première impératrice de Chine doit monter sur le trône. C'est la première et dernière fois qu'une femme régnera seule et en son propre nom sur cet immense empire. Afin de célébrer dignement cet événement, un stupa (bouddha) géant de 120 m de haut est construit. Les ouvriers s'affairent sous les ordres d'un contremaître qui meurt tout à coup dans d'horribles souffrances: son corps se consume de l'intérieur. D'autres suivront. La future impératrice fait appel au Détective Dee, dont elle reconnait les qualités d'enquêteur, bien qu'elle l'eût fait emprisonner 8 ans auparavant car il s'était opposé à elle. Les adversaires auxquels Dee doit faire face sont nombreux et revêtent plusieurs visages ou apparences. Il y a de beaux morceaux de bravoure comme le combat avec des cerfs, des insectes venimeux, des hommes masqués qui virevoltent dans un monde souterrain. Dee affronte une femme qui se mue en homme, un homme balafré, un homme albinos (qui se trouve être un allié) et une future impératrice sans pitié. Dee est un personnage qui a vraiment existé, et il a servi d'inspiration à Robert Van Gulik pour son détective Ti dont je vais m'empresser de relire quelques enquêtes. Détective Dee, servi par de bons acteurs, constitue un agréable divertissement.

9 mai 2011

Le léopard - Jo Nesbo

P1020098

Je viens de terminer Le Léopard (Gallimard série noire), le nouveau roman de Jo Nesbo qui est la 8ème enquête d'Harry Hole, cet inspecteur de police norvégien âgé de 40 ans et mesurant un mètre quatre-vingt-treize. J'ai lu en 3 jours les 760 pages de ce roman haletant qui se passe tour à tour à Hong-Kong, où Harry Hole est tiré de sa retraite volontaire pendant laquelle l'opium est devenue sa compagne, ou encore dans les paysages enneigés de Norvège ou même en République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre (1)), où l'on trouve au moins un volcan en activité. Harry Hole enquête donc sur un tueur en série qui supprime la plupart de ses victimes (des femmes) à l'aide de la pomme de Léopold (sortie de l'imagination de l'écrivain semble-t-il), instrument de mort dont je vous laisse découvrir le fonctionnement fatal. Toujours est-il que les victimes se noient dans leur propre sang. On croit qu'à la page 695, le coupable est démasqué: hé bien pas tout à fait. L'histoire comporte plein de rebondissements et Jo Nesbo sait ménager le suspense. Il fait beaucoup référence à son roman précédent, Le bonhomme de neige (que je n'ai pas lu), dont Harry Hole n'était pas sorti indemne (d'où sa fuite à Hong-Kong). Dans Le Léopard, le père d'Harry Hole est à l'article de la mort, Harry se retrouve aussi à être la bête noire d'un autre inspecteur et il a une liaison avec la belle Kaja Solness qui travaille à la brigade criminelle. Tout comme dans Le bonhomme de neige, Harry va laisser des plumes en luttant contre un tueur vraiment sadique. C'est le 5ème roman de Jo Nesbo que je lis après L'homme chauve-souris, Les cafards (mon roman préféré de cet écrivain), Rouge-Gorge et L'étoile du diable. Le léopard est un roman à recommander. Voir le billet de Dominique.

(1) J'avais mentionné le nom de Zaïre (le nom a changé fin 1997) ainsi que Manu me l'a fait justement remarquer. Cette histoire se passe bien de nos jours.

6 mai 2011

Sibérie mon amour - Slava Ross

J'ai vu ce film, sorti en catimini, grâce au conseil d'une collègue (et à une très bonne critique sur le Canard enchaîné). Disons-le tout de suite, Sibérie mon amour de Slava Ross, qui est aussi l'auteur du scénario, n'est pas un film rigolo du tout. L'histoire se passe de nos jours, en Sibérie. Des gens survivent comme ils peuvent dans cette contrée hostile oubliée de tous. On fait, par exemple, la connaissance d'un vieil homme et de son petit-fils Lyochka, qui vivent dans une masure avec une chèvre dans un enclos à côté, avec Dieu qui veille sur eux: ils font des prières régulièrement face à une icône (seul trésor qu'ils possèdent). La nourriture est rare, surtout que des chiens affamés en meute font des ravages et représentent une menace permanente envers les humains et les autres animaux. Orphelin de mère, Lyochka attend le retour de son père. Iouri, son oncle, loge dans une maison de la ville voisine avec sa femme et ses filles. Préoccupé par le sort du vieil homme et de Lyochka, il leur rend régulièrement visite en apportant de la nourriture. Par ailleurs, des rôdeurs pillent les maisons. On découvre aussi une garnison de soldats en attente de filles aux moeurs légères. Le film dégage une grande violence qui est autant suggérée que montrée. Je retiens les cris poussés par une spectatrice bouleversée par une ou deux scènes choquante, dont une avec un homme mangé par les chiens. Néanmoins, la fin du film donne une lueur d'espoir. Je retiens du film: les paysages grandioses de Sibérie, le climat hostile, le comportement sauvage des humains; et, en même temps, le chemin de croix que subit le grand-père pour sauver son petit-fils. Un film à voir si vous avez le moral.

3 mai 2011

Les imperfectionnistes - Tom Rachman

P1020100

J'ai acheté ce roman pour la bibliothèque loisirs dont je m'occupe et j'espère que mes lectrices (-teurs) prendront autant de plaisir que moi à la lecture de ce premier roman d'un écrivain à suivre. J'ai été attirée par le titre accrocheur qui a attisé ma curiosité. Les 11 "imperfectionnistes" du titre de ce roman choral travaillent dans un quotidien anglophone anonyme, basé à Rome. Tom Rachman alterne de courts passages qui nous expliquent le pourquoi du comment de la fondation de ce journal (en 1954) et des moments (en 2003-2004) de la vie de différents personnages qui se croisent ou se côtoient sans se connaître: secrétaire, journalistes de diverses rubriques, pigiste, correcteur, DRH, lectrice, rédacteur en chef adjoint, directeur de la publication plus ou moins pathétiques, touchants, crispants, timides, prétentieux, humains quoi! Refusant de se moderniser (mise en ligne sur internet par exemple), et faute d'une vraie politique éditoriale et surtout d'argent frais, ce journal anonyme sera malheureusement dissous en 2004, 50 ans après sa création. Parmi les imperfectionnistes, je retiens les chapitres qui narrent les (més)aventures, à bord d'un avion puis dans un hôtel, de la DRH du journal en compagnie d'un des salariés qu'elle a viré, et celles du pigiste au Caire confronté à un journaliste parasite. Vraiment très très bien. J'ai aimé le style synthétique et les chapitres courts. Ce roman de 370 pages (Editions Grasset) se lit vite. A découvrir.

30 avril 2011

L'étrangère - Feo Aladag

Encensé par la critique, le film allemand L'étrangère de Feo Aladag, sorti il y a une semaine, raconte une histoire tragique ponctuée par des moments de tendresse, mais la fin m'a parue prévisible. En Turquie, Umay, âgée de 25 ans, très malheureuse en ménage, prend son petit garçon Cem avec elle et quitte son mari qui la bat. Elle repart à Berlin, en Allemagne, où vivent ses parents qui l'accueillent d'abord avec joie. Quand ils découvrent qu'Umay ne repartira pas auprès de son mari, l'ambiance se gâte. Les deux frères et la soeur d'Umay lui en veulent beaucoup, ainsi que ses parents, qui deviennent indifférents vis-à-vis d'elle. Leur unique but est de séparer Umay de Cem pour que ce dernier reparte auprès de son père. Umay devient le déshonneur de cette famille très intégrée dans la communauté turque berlinoise. Une réplique du père en dit long: "Ah si elle était un garçon". Néanmoins Umay (la si jolie Sibel Kekilli), longue liane élancée, ne baisse pas les bras pour garder son petit garçon. Elle trouve un travail, reprend des études et rencontre même un homme charmant qui a le béguin pour elle. Malheureusement, suite à quelques scènes terribles, on devine que les choses ne vont pas s'arranger. Même Berlin filmée souvent de nuit apparaît comme une ville menaçante. Je trouve qu'il y a une scène de trop qui rend le film un peu démonstratif, celle où l'on voit le père et ses deux fils pleurer: j'ai pressenti la séquence finale. Ceci mis à part, le film me paraît quand même réussi. La réalisatrice ne fait aucune concession à certaines traditions ancestrales pesant sur les individus et plus particulièrement sur les femmes. En revanche, il faut noter que la religion est relativement peu évoquée. Je ne suis pas prête d'oublier la dernière séquence. Un film que je vous conseille.

27 avril 2011

Le Technicien - Eric Assous

Mon ami ayant lourdement insisté, je vais parler d'une pièce de théâtre qui se donne depuis septembre 2010 au théâtre du Palais-Royal à Paris (ils en sont à la 200ème représentation, nous l'avons vue très récemment). Il s'agit du Technicien qui réunit entre autres le couple Roland Giraud / Maiike Jansen. Je dois dire que l'on passe un excellent moment en leur compagnie. C'est une pièce de boulevard bien écrite qui se déroule dans le monde de l'édition. Mon ami a beaucoup aimé le décor avec plein de livres sur étagère. Séverine, divorcée depuis 25 ans de son mari, a monté une maison d'édition, qui ne marche pas trop mal (ils sont 8 salariés). Un jour, un homme se présente (sans rendez-vous et sans vouloir donner son nom à la secrétaire) pour se faire embaucher. Horreur! C'est son ex-mari, Jean-Pierre, qui vient lui demander de l'aide. Ancien homme d'affaires plus ou moins véreux, il vit maintenant dans le dénuement et au chômage, dit-il. C'est aussi un homme qui, une fois dans la place, sait profiter des opportunités, y compris faire du chantage à bon escient (et tant pis pour qui donne la corde pour se faire pendre). Il est toujours amoureux de Séverine bien que l'ayant quittée pour une autre - il y a fort longtemps. Des révélations nous sont données au fur à mesure que la pièce avance. La pièce qui dure 1H40 sans entracte a une mécanique bien huilée. Maiike Jansen que je n'avais jamais vu jouer sur scène fait preuve d'un grand tempérament comique (elle faisait d'ailleurs partie cette année des "nominées" au Molière pour la meilleure actrice). Les spectateurs, dont mon ami et moi, se sont bien amusés. Voilà une pièce qui mérite son succès et que je vous conseille d'aller voir. Cependant, je regrette, encore et toujours, que le prix des places de théâtre ne soit pas fait pour toutes les bourses - en tout cas quand on veut être bien placé. Il y avait quand même beaucoup de chevelures blanches ou grises dans l'assistance.

24 avril 2011

Le tailleur gris - Andrea Camilleri

P1020087

Sous ce titre anodin, Le tailleur gris, se cache un roman (Points Seuil noir) d'une grande noirceur et dont la fin m'a paru insoutenable. C'est un roman anxiogène au possible (il s'agit du premier roman d'Andrea Camilleri que je lis). En Sicile, à Palerme, un banquier vit sa première journée de retraité. Père et bientôt grand-père, il est marié depuis 10 ans avec Adèle, de 25 ans sa cadette. C'est elle qui porte un tailleur gris pour certaines occasions ou pour un changement dans sa vie. Adèle trompe son mari, car c'est une femme qui a un grand appétit sexuel tout en bannissant son mari du lit conjugal depuis 3 ans (sauf quand elle est d'humeur câline). Une semaine après sa mise à la retraite, cet homme (auquel l'auteur n'a pas donné de nom ou de prénom) apprend qu'il est très gravement malade. Adèle devient son infirmière (elle apprend à faire des piqûres) et peut-être son bourreau. Ce que j'ai trouvé particulièrement éprouvant, c'est que l'on devine ce qui va arriver. Pendant les 170 pages, le style de l'auteur reste neutre: c'est terrifiant. Je pense que je lirai un autre roman d'Andrea Camillero avec une enquête du commissaire Montalbano. Toujours est-il que je vous conseille Le tailleur gris - que l'on pourrait peut-être sous-titrer La veuve noire.

21 avril 2011

La pecora nera - Ascanio Celestini

J'ai été une privilégiée, semble-t-il, d'avoir pu rencontrer le réalisateur et l'une des actrices à l'issue de la projection en avant-première du film italien La Pecora Nera (La brebis galeuse) à laquelle j'ai assisté le 4 avril 2011. Ce film, sorti en salles hier 20 avril 2011, est réalisé par Ascanio Celestini, également l'auteur du scénario, de la pièce de théâtre écrite en 2005 (qui fut représentée au Théâtre de la Ville en 2010 interprétée par A. Celestini) et du livre (Editions du sonneur). C'est quelqu'un dont, personnellement, je n'avais jamais entendu parler (il est pourtant très connu en Italie). Selon moi, le film nous raconte l'histoire de Nicola, né en Italie dans la région de Rome au sein d'une famille de bergers durant "les fabuleuses années 60". La maman de Nicola étant morte à l'asile (il y a une scène terrible où Nicola embrasse sa mère mourante), le garçonnet est pris en charge par sa grand-mère, qui élève des poules. Il a du mal à suivre à l'école, toujours au fond de la classe, et la maîtresse le surnomme "la brebis galeuse". Il tombe amoureux d'une camarade de classe, Marinella. Peu après, il est interné (à la demande de son père, certainement) dans un institut privé tenu par des soeurs. En effet, dès 1978, la loi "Basaglia" (du nom d'un psychiatre italien célèbre), qui imposait une approche nouvelle dans le traitement de la maladie mentale, a entraîné la fermeture des asiles psychiatriques publics en Italie. La plus grande partie du film se passe en 2005 (au moment du décès de Jean-Paul II). Dès le début du film, Nicola, le narrateur, nous parle beaucoup en voix off: des martiens, du docteur, des saints, des femmes qui lèchent des hommes nus... Enfermé depuis 35 ans dans un "asile électrique", son discours et son comportement ne m'ont pas paru totalement incohérents, bien que parfois il semble perturbé. Chargé de faire des courses au supermarché, autre lieu d'enfermement, il retrouve Marinella. Cette rencontre va déterminer le reste de sa vie. Je ne peux pas dire que j'ai été totalement enthousiasmée par ce film (je suis restée en dehors, je n'ai pas été touchée, ce que je dis est un sentiment très personnel) mais il y a suffisamment de scènes marquantes (l'enfant qui mange une araignée ou le suicidé contre un radiateur), sans oublier le sourire de Maya Sansa (vue dans Nos meilleures années et qui joue ici Marinella adulte), pour que vous alliez voir le film.

La rencontre - nous étions une quinzaine de personnes (en me comptant) - avec le réalisateur et l'actrice Maya Sansa s'est passée dans les locaux de Bellissima, le distributeur du film. J'ai posé la première question, "Pourquoi ce film et ce sujet?". Restropectivement, je ne suis pas sûre que Celestini ait répondu. C'est un sujet qui lui tient à coeur depuis des années, mais je ne sais pas pourquoi car ce n'est pas un sujet banal et grand public. J'aurais été intéressée de voir la pièce avec lui en scène.

 Voir le billet de Neil.

18 avril 2011

Incendies - Denis Villeneuve

Avant de reparler de films sortis plus récemment et de refaire un billet "livre", je voulais évoquer un film projeté depuis trois mois dans toutes les bonnes salles et que j'ai enfin vu: Incendies de Denis Villeneuve. C'est un très très grand film primé de nombreuses fois (et nominé aux Oscars 2011) que je vous recommande absolument. D'ailleurs, je ne suis pas la seule. Voir le billet de Yohan. Adaptée d'une pièce de théâtre qui fait partie d'une quadrilogie écrite par Wadji Mouawad (parue aux Editions Papier Actes Sud et Babel), cette tragédie à l'antique vous prend aux tripes. Au Canada, Narwal Marwan, une femme de 60 ans, vient de décéder en laissant à ses jumeaux, Jeanne (mathématicienne) et Simon, deux lettres à remettre à leur frère (dont ils ignoraient l'existence) et à leur père (qu'ils n'ont jamais connu, ne sachant pas s'il est mort ou vivant). C'est Jeanne qui décide la première de partir sur les traces de sa mère et de son frère dans un pays du Moyen-Orient. Le film est découpé en plusieurs chapitres dans lesquels on fait connaissance de Nawal (grâce à des flash-backs très habilement amenés) et de toutes les horreurs qui lui sont arrivées: à la fin des années 60, Nawal se retrouvant enceinte sans être mariée, elle fut obligée d'abandonner son fils à la naissance. Devenue une meurtrière par conviction politique, elle fut emprisonnée pendant 15 ans. Auparavant elle fut témoin d'au moins un massacre. En prison, elle fut violée et humiliée mais elle a survécu. Des séquences restent en mémoire: le petit garçon au regard terrible à qui on tond les cheveux, l'explosion d'un car plein de cadavres mitraillés, une cellule de prison où des femmes ont croupi pendant des années, sans parler de Simon qui devine, grâce à une formule mathématique, la terrible vérité. Il faut ajouter que les acteurs sont tous remarquables. A la fin de la projection du film qui dure 2H10, les spectateurs semblaient très touchés. Un grand moment de cinéma. Je n'ai plus qu'à lire la pièce de théâtre qui, sur scène, dure 4 heures.

15 avril 2011

The Company men - John Wells / Morning Glory - Roger Michell

Je voudrais évoquer deux films américains vus récemment, pas inoubliables mais qui font passer un (bon) moment.

The Company men de John Wells bénéficie d'un casting impeccable (Tommy Lee Jones, Ben Affleck, Chris Cooper). Des cadres supérieurs travaillant dans une compagnie de transport se trouvent licenciés du jour au lendemain suite à une fusion de leur société. Les temps deviennent durs dans un pays où les licenciés peuvent être payés 12 semaines de chômage et pas plus (le temps de retrouver un travail), où il faut se résoudre à diminuer son train de vie (plus de golf, on revend sa Porsche, sa belle demeure, etc.), où il faut rabattre ses prétentions. Ils perdent plus ou moins leurs repères, Bobby (Ben Affleck) qui n'est pas un personnage très sympathique (heureusement que sa femme est là pour le remettre à sa place) se retrouve à travailler sur un chantier de construction d'une maison grâce à son beau-frère (Kevin Costner), chef de travaux. Le film est bourré de bonnes intentions et de quelques clichés. Certains remonteront la pente, d'autres non. C'est assez un "film du samedi soir". Les spectateurs avec moi avaient l'air content. Je ne regrette pas de l'avoir vu.

Morning Glory (1) de Roger Michell vous permet de voir Harrison Ford "faire la gueule" du début à la fin de ce film qui nous montre la vie de quelques journalistes ou animateurs télé et comment certaines émissions se préparent. Becky (Rachel Mc Adams, manquant un peu de sobriété), une jeune productrice pleine d'énergie (qui vient d'être virée d'une émission radio) est embauchée pour remonter le taux d'audience de "Daybreak", une émission de télé à bout de souffle diffusée par une chaîne télé en queue des sondages. A force de persuasion et de quelques menaces pécuniaires, elle arrive à persuader Mike Pomeroy (Harrison Ford), un grand journaliste d'investigation sur la touche, d'être co-présentateur de cette matinale avec Coleen Peck (Diane Keaton qui en fait des tonnes sur le registre comique mais avec talent). Morning Glory (1), bien mené et parfois assez drôle, rend hommage au métier de journaliste.

(1) et non Star, comme je l'avais écrit (voir commentaire de Neil ci-desssous)

12 avril 2011

Lire à Limoges - 1er au 3 avril 2011

Avec du retard et je m'en excuse auprès de Keisha en particulier, voici un bref compte-rendu de l'événement qui se passe tous les ans depuis plusieurs années et toujours aux alentours des mêmes dates dans le Limousin (voir mon billet sur l'édition 2007). Un grand Barnum est monté au Champ de Juillet près de la gare des Bénédictins (classée monument historique). Nous sommes à Limoges, capitale du Limousin et terre de ma famille maternelle. Lire à Limoges est un (petit) salon très sympathique. L'entrée est libre et gratuite et de nombreux écrivains sont présents. Beaucoup reviennent tous les ans comme Jean Teulé par exemple. Ils étaient tous assis en rang un peu serrés dans des grands stands tenus par des librairies de Limoges. Cette année, l'invité d'honneur était l'académicien Jean-Marie Rouart mais la personnalité dont tout le monde a parlé était Stéphane Hessel qui dédicaçait, entre autre, Indignez-vous. Il a aussi présidé quelques tables rondes à la superbe médiathèque de Limoges qui se situe à côté de l'Hôtel de ville. Le public n'est pas très jeune mais on sent les passionnés de lecture. Tout est très informel. J'ai bien entendu visité (vu et parlé à) Georges Flipo (un des auteurs présent) qui m'a dédicacé deux de ses ouvrages: La diablada (Edition Anne Carrère), un recueil de nouvelles qui vient d'être réédité, et Le vertige des auteurs (Edition du Castor astral), un roman que j'ai lu pendant mon voyage de retour vers Paris. J'ai beaucoup aimé. Je ne manquerai pas d'en faire un billet. Tout cela pour dire que si vous passez par Limoges fin mars / début avril, une année ou l'autre, allez faire un tour à ce salon, il en vaut la peine, tout comme la visite de la région. Je n'ai malheureusement pas pris de photo, j'avais oublié mon appareil et je le regrette bien.

9 avril 2011

L'agence - George Nolfi

Adapté d'une nouvelle de Philip K. Dick, le film L'Agence (The Adjustement bureau) m'a fait passer un bon moment. C'est une romance sur fond de science-fiction qui se passe aux Etats-Unis à New-York, de nos jours ou bien dans un futur proche, à moins que cela soit dans un passé récent (qui sait?). David Norris (Matt Damon), célibataire, est appelé à devenir sénateur, mais il tombe amoureux au premier regard d'Elise (Emily Blunt), une ballerine qui pourtant disparaît très vite on ne sait où. Ce sentiment amoureux contrarie le Plan conçu par une Agence dirigée peut-être par Dieu lui-même. Commence pour David une recherche pour retrouver Elise qui durera trois ans. Il arrive à ses fins au grand dam des agents de l'Agence. Ces derniers portent des chapeaux Stetson qui leur permettent d'aller d'un endroit à l'autre en passant par des portes (toute distance est abolie). Elles débouchent sur des lieux comme un stade (alors qu'ils étaient dans une rue), un tunnel, un immense parking, un bureau... J'ai été sensible au côté ludique de l'histoire qui traite de la prédestination. Est-on maître de son destin? Est-ce que l'on a notre libre-arbitre? Les effets spéciaux relativement discrets mais très bien fait donnent du rythme, et pour une fois (comme me l'a fait remarquer une collègue), Matt Damon joue le rôle d'un amoureux (sauf erreur de ma part, c'est la première fois que cela arrive), et il le fait avec conviction. Mentions spéciales à Emily Blunt, toujours aussi ravissante, et à Terence Stamp qui joue un personnage savoureux. Les acteurs ont tous l'air de beaucoup s'amuser. Un film distrayant que je recommande.

6 avril 2011

La septième vague - Daniel Glattauer

P1020089

Aujourd'hui, 6 avril 2011, paraît la suite, en français. De quoi, me direz-vous? Mais de Quand souffle le vent du nord, bien évidemment. La septième vague, que j'ai reçu en avant-première (merci les Editions Grasset) et dans lequel on retrouve Leo Leike et Emmi Rothner, reprend trois semaines après la fin du premier volume, et puis 3 mois plus tard. Je ne dévoilerai pas l'intrigue, si ce n'est que Leo est revenu de Boston, qu'Emmi et lui se rencontrent en vrai (je ne vous dirai rien sur ce qui se passe entre eux). Je ne dévoilerai pas davantage l'évolution de la relation d'Emmi et de Bernhard, ni la relation entre Leo et Pam rencontrée à Boston. Je vous dirai que les échanges de mails sont parfois très longs, qu'il y a des jolis moments de rhétorique à fleuret moucheté (comme pp.83-84):
"... Réponse (de Leo): Oui, mais (...). Non, pas de mais. Oui!
Réponse d'Emmi:... Puis-je faire une analyse? D'abord le "oui" de l'accord apparemment résolu. Puis la virgule de l'ajout à venir. Puis le "mais" de la restriction annoncée. Puis la ronde parenthèse de l'art typographique. Puis les points de suspension de la mystérieuse hésitation. Puis assez de discipline pour fermer la parenthèse et remballer le trouble anonyme. Puis un point conformiste, pour maintenir un ordre apparent dans le chaos interne. Puis soudain le "non" entêté du refus apparemment résolu. Encore la virgule de l'addition imminente. Puis le "pas" du rejet sans compromission. Puis un autre "mais", résolutoire celui-là, un "mais" qui n'est là que pour montrer qu'il n'y en a plus. Tous les doutes sont sous-entendus. Aucun doute n'est exprimé. Tous les doutes sont balayés. A la fin, se dresse un courageux "Oui", accompagné d'un point d'exclamation entêté..."
Sinon, le ton du roman m'a paru plus grave (je n'ai pas souri comme pour le premier). Leo et Emmi, 37 et 35 ans, ont mûri. Leurs sentiments ont évolué, surtout ceux de Leo qui se rend compte que Emmi est tout pour lui (mais chut, pas un mot de plus). Je vous laisse aussi découvrir la signification du titre "La septième vague". Mon ami, qui n'a pas pu s'empêcher de lire les dernières pages du roman (qu'il va dévorer incessamment sous peu) m'a dit qu'il imaginait bien qu'il pourrait y avoir une suite. Eh bien, je ne suis pas d'accord avec lui. Le roman s'achève naturellement et ce qui doit arriver à Emmi et Leo ne nous regarde plus.

Je remercie à nouveau les Editions Grasset qui ont pensé à moi. Et je vais faire de ce roman un livre voyageur. Merci à celles et ceux qui le souhaitent le recevoir de m'envoyer un mail.
Sinon, la déferlante a commencé: voir les billets de Clara et Cathulu entre autres.

3 avril 2011

900ème billet - déjà.

[Dasola:] Et oui, je suis arrivée à 900 billets, 4 ans et 3 mois après la création de mon blog. On me l'aurait dit à l'époque, je ne l'aurais pas cru. J'ai souvent des moments de doute, de fatigue, de lassitude. J'ai l'angoisse de l'écran blanc. J'aime écrire des billets rapidement, cela m'arrive souvent. Mais parfois, c'est dur d'écrire sur un livre ou un film ou autre chose car je ne sais pas comment en parler (en bien ou en mal). D'un billet par jour au départ, je suis passée à un billet tous les trois jours depuis 4 mois et je me sens plus à l'aise, je suis moins contrainte par les délais de parution. Et malgré les réticences de mon statisticien préféré, je suis contente de mettre des touches de couleur quand je fais un billet sur un livre (avec la photo de la couverture) J'ai toujours autant de plaisir à recevoir des commentaires qu'à en faire. Je dois dire que 99,99% des coms que l'on m'écrit sont gentils. Parfois, ils sont très longs, parfois, il n'y a qu'un mot ou deux.
Maintenant, parlons statistiques et c'est pour cela que je passe le clavier et la souris à mon statisticien qui fait cela très bien.

[Ta d loi du cine:] Certains commentaires aux billets-bilans précédents (centaine ou anniversaire) se demandaient... comment ces statistiques étaient tenues. Je peux aujourd'hui dire avoir développé une petite base de données me permettant de "mouliner", d'une part les pages de gestion des commentaires du blog dasola dans canalblog (et d'en extraire pseudo, email, blog éventuel, date et heure du commentaire, billet concerné), d'autre part les pages des billets eux-même (pour en tirer titre, catégorie, tag...). J'utilise un logiciel appelé filemaker qui permet de gérer pas mal de relations entre les données. Il est possible, par exemple, de regrouper facilement des blogueurs/euses qui sont venus successivement avec différents pseudo, différents blogs et/ou différents emails. Ou de faire des statistiques de longueur, des totaux, etc. Ainsi, je peux dire que la longueur moyenne d'un commentaire est de 240 caractères, on frôle donc les 2 millions de caractères pour les plus de 8240 reçus sur le blog à ce jour. Parmi les 10 plus longs (plus de 3000 caractères chacun), on relève évidemment 5 réponses à des questionnaires! Les 10 plus courts ne dépassent pas 12 caractères. Il est aussi plus facile de voir tous les billets qu'un blogueur donné a commentés (j'ai constaté un "bogue" dans l'affichage du gestionnaire de canalblog après le tri par pseudo: lorsqu'il y a plus d'une page [20 commentaires] pour le même pseudo, on retrouve parfois le même com' d'une page sur l'autre, on peut donc avoir le nombre exact de commentaires mais pas le détail. Passons). Je peux aussi facilement identifier si tel ou tel blogueur suit le blog depuis plus ou moins longtemps... Par exemple, Ffred n'est plus - à ce jour - le recordman du nombre de commentaires (222, tout de même), il est dépassé par Aifelle (225), qui ne suit le blog de Dasola que depuis le 25/10/2008 (contre le 06/02/2007 pour Ffred). Indépendamment des statistiques et pour en revenir à l'humain, je sais que Dasola et Aifelle se sont rencontrées plusieurs fois; Ffred a-t-il été croisé au cinéma? En tout cas, pour savoir ce qu'un commentateur donné écrit de son côté, il me faut toujours aller sur son propre blog, je n'envisage pas de reconstituer l'ensemble de la blogosphère dans mon disque dur!

PS: oups, ne pas oublier de remettre, une fois de plus, la liste des TROIS derniers billets de 2007 qui n'ont pas encore été commentés, des fois qu'ils finiraient par en grapiller un... Par ordre chronologique, ça donne:
L'Ami de la famille - Paolo Sorrentino (Cinéma - 12/05/2007) (1)(1)
Les temps difficiles - Edouard Bourdet (Théâtre - 04/06/2007) (1)
Lumière silencieuse - Carlos Reygadas (Cinéma - 14/12/2007)

(1) Commentaire suscité par le présent billet durant les presque 2 mois où il est resté en page d'accueil du blog.

31 mars 2011

Easy money - Daniel Espinosa

Le 16 mars 2011, j'ai vu, en avant-première, Easy Money (le titre original est Snabba cash) de Daniel Espinosa (né en Suède mais d'origine chilienne par ses parents). L'affiche ne m'inspirait pas plus que cela et je m'attendais à un simple film policier avec des bons, des méchants et pas mal de coups de feu. Et bien pas tout à fait. D'abord, ce film policier (sorti cette semaine, le 30 mars) est suédois. Le scénario est adapté d'un roman (paru en Presse Pocket) de Jens Lapidus (que je ne connais pas du tout). On y suit l'itinéraire de trois hommes impliqués dans un trafic de drogue à grande échelle: JW, un jeune Suédois, beau gosse, fréquente des gens aisés en faisant croire qu'il est issu du même milieu qu'eux alors qu'il vit dans une chambre d'étudiant et fait le taxi pour payer ses études; un Serbe, Mrado, tueur à gages, qui se retrouve à garder sa fille (la mère étant incapable de le faire); et un latino, Jorge, qui vient de s'évader de prison. Avant de s'enfuir de Suède, ce dernier prépare un gros coup: importer une grande quantité de cocaïne. Mais lui aussi a une famille: sa soeur, mariée à un Suédois, attend un bébé. J'ai trouvé que le film était un peu long à démarrer et je me demandais qui était qui, et puis, au fur à mesure du déroulement de l'histoire, on se retrouve dans l'intimité de ces trois personnages avec leurs états d'âme, leur code de l'honneur, leurs doutes. Sans les défendre, on arrive à être proche d'eux. A part l'une des dernières séquences avec une fusillade, la violence n'est pas trop présente dans ce film où l'on peut noter quelques moments de tendresse. La relation de Mrado avec sa fille m'a touchée. Les acteurs, qui me sont inconnus, jouent avec justesse. Dans le dossier de presse, il est dit que certains sont des non-professionnels. Ce polar nordique qui a été un triomphe dans son pays (1 Suédois sur 9 l'a vu!) montre un nouveau souffle du cinéma suédois. Un remake américain est déjà prévu. Je vous conseille ce film (malgré ses maladresses) s'il passe par chez vous.

Le blog de Dasola
  • CINEMA, LIVRES, DVD, SPECTACLES, TV - BILLETS DE BONNE ET (parfois) MAUVAISE HUMEUR. Critiques et opinions sur films, livres et spectacles. [Secrétaire de rédaction et statistiques: "ta d loi du cine" (217 commentaires, du 17/01/07 au 13/05/24)].
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
83 abonnés
Liens (en cours de mise à jour)

** INDEX AUTEURS (LITTÉRATURE), FILMS & REALISATEURS (CINÉMA) **

*** CHALLENGES DE L'ANNEE EN COURS ***


** LE SITE DU STATISTICIEN **


*** LIENS ***
(BLOGUEURS COMMENTANT SOUVENT LE MIEN)

  • = Dix blogueuses et blogueurs ayant fait au moins 500 commentaires chez dasola se présentent =
  • On crée un lien lorsqu'un blogueur a commenté au moins cinq billets en venant à (au moins) deux dates différentes sur ce blog. 
  • Une adresse de mail (xxx@yyy.fr ou com...) [non publiée!] est exigée par Canalblog pour enregistrer votre commentaire. 
  • Vous ne voyez pas tout de suite apparaître votre commentaire, car je dois d'abord le valider (cela peut prendre quelques heures)
CINÉMA (22 blogs en activité)

DIVERS - CULTURE (57 blogs en activité)

LIVRES (70 blogs en activité)

QUELQUE TRISTESSE

QUELQUES BLOGS DÉSORMAIS EN PAUSE (À MON GRAND REGRET)

QUELQUES INFIDÈLES (NE ME RENDENT PLUS MES COMMENTAIRES...)

QUELQUES INTROUVABLES (BLOGS SUPPRIMÉS OU DISPARUS?)

SANS BLOG (COMMENTATEURS SUR LE MIEN)

STATISTIQUES, INFORMATIONS, RECORDS (DEPUIS LA CRÉATION DU BLOG)

  • * Blog créé le 09/01/2007, transféré sur Canalblog en juin 2007, migré à l'insu de son plein gré sur l'outil Overblog en février 2024 *
  • 2718 billets (au 18/05/24), dont tous ont eu au moins un commentaire
  • 33 297 commentaires (au 18/05/24 [+ 2 [anciennement 203] "égarés" lors de la migration"]) [dont 261 dasola] par au moins 1275 personnes, dont 109 (re)venues en 2024
  • 407 blogueurs [dont 157 actifs en 2024] m'ont fait au moins 5 et jusqu'à 1213 (au 12/05/2024) commentaires (voir ci-dessus)
  • Abonnés (être prévenu à chaque nouveau billet publié sur le blog): 77 au 07/03/2024 (via "Newsletter" ci-dessus)
  • Billet commenté par le plus de personnes: 77 commentaires par autant de commentateurs/trices (billet du 09/01/2014)
  • Billet comptant le plus de commentaires: 123, par 46 commentateurs/trices différent(e)s (billet du 10/06/2023)
  • Record de commentaires en 1 an de date à date par 1 même blogueur-euse: 146 par DocBird (du 15/07/22 au 14/07/23)
  • Record de commentaires en un mois: 355 en janvier 2014
  • Record de commentaires en une année civile (même blogueur-euse): 143 par Manou en 2023
  • Record de commentaires en une journée: 44 le 09/04/2009
  • Records de nouveaux commentateurs en un mois: 24 (dont 22 blogueurs) en mai 2008 et mars 2009
Pages