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Le blog de Dasola

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10 juillet 2022

H. G. Wells. Parcours d'une oeuvre - Joseph Altairac

wells_NOIRAprès [J. M.] Keynes (ou l'économiste citoyen) le 7 juillet 2022, voici H. G. Wells (parcours d'une oeuvre). Encore un livre sur un Britannique, écrit par un Français, que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous présente aujourd'hui. Mais cette fois-ci, c'est dans le cadre de notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline). Par contre, mon billet sur cette biographie ne pourra, je pense, pas prétendre participer aux différents autres challenges sur les littératures de l'imaginaire (ou autres) auxquels j'inscris depuis quelques semaines les oeuvres de Wells que j'ai lues, au fur et à mesure que je les chronique.

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Joseph Altairac, H. G. Wells, parcours d'une oeuvre, Encrage, coll. Références, 1998, 207 pages.

Ce livre a été lauréat du Grand prix de l'imaginaire en 1999, catégorie Essai. Précisons encore que le titre est toujours en vente (10 euros, contre 65 F jadis) aux éditions Encrage. Et ce alors même que désormais, pour le lire à Paris via une bibliothèque municipale, on est obligé de le faire venir de la "réserve centrale" (?). 

Dans son introduction, Joseph Altairac évoque les "suites" qu'ont connues, jusqu'à peu avant la parution de son propre ouvrage (1996 - 50ème anniversaire de la disparition d'H. G. Wells [1866-1946]), les oeuvres de celui-ci. J'y ai retrouvé tel film vu ou tel livre lu. Une courte biographie s'étend de la p. 8 à la p. 12 (complétée par une "chronologie" pp. 204-207). La "bibliographie commentée" d'H. G. Wells couvre plus de 60 pages (133-194), complétée par 4 pages listant les adaptations (cinéma, télévision et radio). Avoir mis à disposition du lecteur ces données en fin d'ouvrage permet à l'auteur de consacrer la plus importante partie de son livre à l'analyse de l'oeuvre de notre Herbert George Wells, et à son évolution, "de la science-fiction au réformisme social". La dernière partie fait l'historique de la "réception critique" de l'oeuvre wellsienne en France. 

Wells a écrit de nombreux articles en tant que "journaliste scientifique" dans les années 1890, cependant que ses premiers récits de fiction publiés semblent remonter à 1887 dans un journal étudiant (?) dont il était cofondateur. La renommée - et la réussite financière - sont arrivées en 1895, avec la publication de La machine à explorer le temps (qui a connu, avant comme après, plusieurs versions). Fort de sa notoriété, au XXème siècle, Wells nourrira désormais l'ambition de réformer la société. Sa production (nouvelles ou romans) se prolonge jusque dans les années 1940, avec un succès inégal. Est-ce que, dans ses écrits, on peut relever un "glissement" qui l'amènerait à passer de la prospective à la posture d'un prophète (ce qui pourrait arriver / ce qui doit ariver)? Personnellement, je n'en ai pas encore lu suffisamment (contrairement à M. Altairac!) pour trop m'avancer. Dans l'ouvrage, la "carrière" de l'écrivain (qui se voudrait "maître à penser") Wells est bien mise en perspective avec l'histoire du siècle. Il a fréquenté Lénine, Staline, a espéré en le progrès humain... et s'est, sans doute, beaucoup trompé. Si j'ai bien compris, il était aussi capable, dans ses livres, d'humour (la comédie ou la satire lui permettant de critiquer la vie britannique contemporaine) et même parfois d'auto-dérision. Mais certains des romans seront parfois prétexte à de longs exposés, par les personnages, des propres idées de Wells - lesquelles pouvaient évoluer au fil des ans.

Pour faire suite à une question sous mon billet du 5 juillet 2022, concernant la position de Wells par rapport à l'eugénisme, je "pioche" deux citations. 
p.26: dans un texte publié en 1903, "Wells [y] critique ironiquement les conceptions de sir Francis Galton sur sur la transmission prétendument héréditaire de qualités aux dimensions aussi incertaines que la beauté, la vigueur physique, la santé mentale, l'intelligence et même le génie!". 
p.94-95: "Si Wells appelle de ses voeux une forme d'eugénisme modéré, il se distingue radicalement de Francis Galton (1822-1911), cousin de Darwin et grand initiateur du mouvement eugéniste, et dont Jean-Paul Thomas, dans Les fondements de l'eugénisme (1995) synthétise si clairement la pensée fondamentale en écrivant que, pour Galton: "Les membres de différentes classes sociales ne sont pas biologiquement assimilables, ils appartiennent à des "races", à des lignées différentes, et il faut lutter contre les effets néfastes des promotions et des déclassements sociaux, c'est-à-dire du brassage des sangs". C'est très exactement le contraire des idées de Wells pour lequel, dans son utopie [Une utopie moderne, 1905], les classes sociales sont tout sauf héréditaires. Wells s'oppose absolument au concept de "classes biologiques" défendu par certains sociaux-darwiniens." 

En France, Wells a (forcément) souvent été comparé à Jules Verne, mais sa notoriété a surtout reposé sur les quelques incontournables "classiques" qu'il avait publié dès la fin du XIXe siècle, les oeuvres "de la maturité" y ont ensuite été publiées avec parfois un retard considérable sur leur publication anglaise.

Pour conclure, je vais encore relever une citation de M. Altairac (p.114): "La force d'évocation de Wells est telle que le plus obtus des lecteurs fera toujours son miel des meilleurs scientific romances, même s'il passe à côté du message de l'écrivain".

C'est grâce à Sibylline que j'ai découvert l'existence de cette biographie. J'ai pu trouver ensuite d'autres liens sur la blogosphère. Nebal en avait parlé. Et j'ai fini par découvrir sur le blog de l'oncle Paul que Joseph Altairac était décédé le 9 novembre 2020. Enfin, je me permets de mettre un lien vers le blog de Christian Grenier, qui a consacré une conférence à H. G. Wells en 2016 (j'avais chroniqué un des livres de cet "auteur jeunesse" il y a quelques mois). 

8 juillet 2022

La maman et la putain - Jean Eustache

Que dire de ce film qui dure 3H39, soit 219 minutes? La maman et la putain, longtemps invisible, date de 1973. Il vient de bénéficier d'une ressortie sur grand écran depuis le 8 juin dernier. Il avait été récompensé du Grand Prix du Festival de Cannes en 1973. Il a été écrit, réalisé et monté par Jean Eustache (1938-1981). Personnellement, je ne l'avais jamais vu. Alexandre (Jean-Pierre Léaud), un oisif intellectuel qui a une vie très occupée, vit aux crochets de Marie (Bernardette Lafont) qui tient un magasin de mode. Alexandre parle beaucoup et a un coeur d'artichaut. Il décide sur un coup de tête de demander en mariage Gilberte, une ancienne petite amie, qui refuse sa proposition. Plus tard, elle lui apprend qu'elle va très bientôt se marier. Alexandre fréquente beaucoup le café des Deux Magots ou le café de Flore, en plein coeur de Saint-Germain des Prés. C'est aux Deux Magots qu'il croise le regard de Veronika (Françoise Lebrun), infirmière anesthésiste à l'hopîtal Laennec (aujourd'hui, cet hôpital n'existe plus). Il demande son numéro de téléphone. A partir de là, on assiste à un genre de ménage à trois houleux entre Alexandre, Marie et Véronika. Chacune des deux femmes voudrait garder Alexandre pour elle seule. 

Je voudrais faire quelques remarques générales: les personnagess n'arrêtent pas de boire de l'alcool fort (je ne donnerai pas de marque), de fumer du tabac blond ou brun. Ils ne font pratiquement que cela. Ils parlent de sexe en passant de la théorie à la pratique, ils écoutent de la musique et des chansons sur un électrophone 33 tours. Le téléphone à cadran est aussi présent. Dans une séquence, on peut admirer le très beau corps de Bernadette Lafont, et dans plusieurs scènes, le sublime sourire de Françoise Lebrun: quand elle sourit, son visage irradie. Sinon, quand il est aux Deux Magots, Alexandre lit La prisonnière de Proust, les quotidens Le Monde et France-Soir (ce dernier quotidien a cessé de paraître depuis plusieurs années). Et Alexandre roule dans une 4L empruntée à une voisine.
Du point de vue technique, l'image noir et blanc est carrée. Le film est une suite de scènes plus ou moins liées.

Mon sentiment personnel est que le film est un peu long, surtout vers la fin. Jean-Pierre Léaud m'a paru jouer faux dès le début, mais au bout d'un moment, on s'habitue. Je suis contente de l'avoir vu mais je ne suis pas sûre de le revoir.

7 juillet 2022

Keynes ou l'économiste citoyen - Bernard Maris

== À nos lecteurs
La mise en ligne du présent billet a été retardée par les "indisponibilités" à répétition de la plateforme Canalblog. Je ne vous cache pas que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) ressens une intense frustration à l'idée de tous vos "commentaires" que vous n'avez pu déposer ces jours-ci lors d'une éventuelle tentative de passage sur le blog de dasola. Frustration d'autant plus intense que nous, blogueurs, n'y pouvons mais... alors que ne s'affiche même pas toujours le message fatidique disant: "Oups! Une erreur s'est produite. Nous en sommes avertis. Si le problème persiste, contactez notre support technique"... ==

 *********************

Bref. Depuis le 7 janvier 2015, cela fait bien le dixième livre de Bernard Maris que je chronique, dans le cadre de mes "hommages du sept". Dans celui-ci, Keynes ou l'économiste citoyen, Bernard Maris nous présentait l'un de "ses" trois grands économistes. Je cite (p.57): "S'il fallait choisir trois noms dans l'histoire de la pensée économique, indiscutablement, ce seraient Marx pour sa vision du processus d'accumulation et de crise, Walras pour avoir révélé les concepts d'interdépendance des actions et d'équilibre, Keynes pour avoir introduit le déséquilibre, la monnaie et le temps en économie (et leur corollaire: l'incertitude)."

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Presses de Sciences Po, coll. La bibliothèque du citoyen, 1999, 93 pages.

Il s'agit donc d'un livre court, mais dense. Bernard Maris commence par des éléments biographiques, pour expliquer le cheminement de Keynes (1883-1946) vers sa position de "maître à penser" (théoricien, mais aussi praticien) de l'économie telle que mise en action par le pouvoir politique (notamment pour résoudre la "crise de 1929"). Fils d'enseignants universitaires, il a d'abord été un élève brillant à Eton, puis à Cambridge où il a fréquenté un certain nombre de jeunes peintres ou écrivains (qui constitueront le "groupe de Bloomsbury"), avant d'avoir un coup de foudre, vers l'âge de 21 ans, pour une jeune discipline: l'économie.

John Maynard Keynes devient rédacteur en chef de The Economic Journal en 1911, et commence à publier différents ouvrages de théorie économique. En 1919, son pamphlet Les conséquences économiques de la paix, critique du traité de Versailles rédigée en moins de deux mois, lui valent renommée et aussi aisance financière. Les grands thèmes keynésiens sont déjà présents dans ce livre. Selon Maris, ce n'est qu'ensuite qu'il devient un théoricien dont on s'inspirera (publication de sa Théorie générale en 1936). Il est intéressant d'apprendre que Keynes revendiquait un droit pragmatique au changement: "quand les circonstances changent, je change mon point de vue" (citation p.59). Au final, Keynes avait compris que le "doux commerce" et l'enrichissement mutuel apportent la paix aux nations, cependant que la concurrence sauvage (le libéralisme...) apporte la guerre, et il était donc partisan d'une régulation de l'économie. Concernant sa place dans la "vie de la cité", Maris nous signale la "défaite" qu'ont constitué les accords de Bretton Woods où, à la solution que Keynes préconisait (un système monéraire mondial basé sur une monnaie non-nationale, le "bancor") a été préférée la solution proposée par l'Américain White, à savoir l'utilisation du dollar (en principe rattaché à l'or) comme étalon international. Keynes est mort peu après. Il est bon de savoir que notre Pierre Mendes France national (né en 1907) avait lié amitié -professionnelle- avec Keynes à cette conférence de Bretton Woods. 

Le livre est divisé en 5 chapitres et 25 sous-chapitres (inégalement répartis). Je n'ai pas pris la peine de tout retenir (voire de tout comprendre) dans ce livre (après tout, un 07 à l'écrit dans la spécialité "Sciences économiques et sociales" m'a largement suffi pour obtenir mon Bac de cette année 2022). En le lisant, j'ai eu par moments le sentiment que, tout en nous présentant sa vision de Keynes (personnalité complexe), Bernard Maris y mêlait ses propres "dadas" (la place de la psychologie humaine, sinon de la psychanalyse, dans les décisions prises par les acteurs économiques et leurs conséquences). Bernard Maris n'était pas pour rien un économiste hétérodoxe. La conclusion du livre laisse à penser que Keynes aurait pu inspirer ce que les économistes "sérieux" qualifient d'"utopie".

Je vous mets la fin d'une citation, faite par Maris, de l'essai rédigé par Keynes sur son maître Marshall (ça va, vous suivez?): "(...) le maître en économie doit posséder une rare combinaison de dons... Il doit être mathématicien, historien, homme d'Etat, philosophe à un certain niveau. Il doit comprendre les symboles et parler en mots. Il doit observer le particulier en termes généraux et toucher l'abstrait et le concret du même élan de la pensée. Il doit étudier le présent à la lumière du passé et à l'usage de l'avenir" (p.83). Et encore une autre, sous forme d'une boutade pour supprimer le chômage par le crédit et l'investissement: "si le Trésor était disposé à emplir de billets de banque de vieilles bouteilles, à les enfouir à des profondeurs convenables dans des mines désaffectées qui seraient ensuite comblées avec des détritus urbains, et à autoriser ls entreprises privées à extraire de nouveau les billets selon les principes éprouvés du laisser-faire [...] le chômage pourrait disparaître [...]. À vrai dire, il serait plus censé (sic!) de construire des maisons ou quelque chose de semblable, mais, si des difficultés politiques et pratiques s'y opposent, le moyen précédent vaut mieux que rien" (p.75). Si j'ai bien compris, la monnaie doit être employée, circuler, et non être stockée et stérilisée...

J'ignore par combien de mains l'exemplaire que je possède est passé. Le même jour, j'ai acheté (d'occasion aussi) d'autres bons titres, épaves manifestes d'une bibliothèque d'intellectuel... ou de journaliste (Arnaud Spire, qui était-ce?). En tout cas, je vous invite à lire ce court essai, écrit d'une plume brillante.

Pour finir, voici quelques liens vers des blogs ayant jadis mentionné ce livre: Bernard Ligot (dernier billet en 2007), Le blog du Shadokk (dernier billet en 2008). On en trouve aussi des citations sur divers blogs spécialisés en économie, dans des hommages très érudits rendus à Bernard Maris après janvier 2015...

Lors de mes recherches, en rebondissant sur d'autres liens, j'ai fini par tomber sur un documentaire sur Bernard Maris diffusé (le 3 janvier 2016) sur Public Sénat (une cinquantaine de minutes, un peu moins d'un an après son assassinat). Vers la 18e minute, Philippe Val (ancien dirigeant de Charlie) évoque l'origine du pseudonyme d'Oncle Bernard sous lequel Bernard Maris rédigeait ses articles. Keynes est cité peu avant la dernière minute. 

Coïncidences: hier mercredi 6 juillet 2022, Jacques Littauer, qui rédige désormais les rubriques "économiques" dans Charlie Hebdo, y citait aussi Keynes, à propos des prix de l'énergie qui devraient inciter aux économies d'énergie: "(...) les prix ne peuvent pas tout. Ou, plus exactement, comme le savent les économistes keynésiens ou marxistes, le libre ajustement entre l'offre et la demande peut conduire à des situations très douloureuses". Ce même jour, Charlie a entamé la publication d'une rubrique "Un été avec Honoré", dont le dessin ci-dessous met en scène Keynes (et Marx).

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Charlie Hebdo N°1563 du 06/07/2022 (p. 8-9).

Ça me rappelle qu'il y a trois ans, j'avais eu le culot d'écrire à Riss pour lui proposer une rubrique hebdomadaire, consistant en la "repasse" commentée du dessin d'un des "anciens" dessinateurs de Charlie Hebdo, y ayant déjà été publié dans l'une ou l'autre série du journal, mais mis en lien (anachronique) avec l'actualité de la semaine courante... Je n'ai jamais eu de réponse. 

*** Je suis Charlie ***

5 juillet 2022

Futur imparfait (Les enquêtes de Murdoch, saison 3, épisode 8)

wells_NOIRJe (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) rédige encore un petit billet dans le cadre de notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline). Cette fois-ci, ce n'est pas un livre, mais un épisode d'une série télévisée, où apparaît Herbert George Wells, en tant qu'auteur célèbre, à la fin du XIXe siècle et/ou au début du XXe. Il s'agit de la série canadienne Les enquêtes de Murdoch, et plus particulièrement du 8ème épisode de la 3ème saison (titré Futur imparfait).

Le thème de la série: à Toronto, l'inspecteur Murdoch travaille au sein du Poste de policet n°4 à résoudre des enquêtes criminelles diverses, variées et complexes. Passionné de sciences, William Murdoch met en application bien des inventions "prémonitoires", tout en restant dans les limites technologiques de son époque. Il a aussi l'occasion de croiser maints savants ou écrivains célèbres à son époque (de véritables personnages historiques). Dasola avait parlé de cette série il y a quelques années. On a pu voir les personnages et leurs relations entre eux évoluer au fil du temps, puisque cette série fait preuve d'une longévité certaine. Elle est diffusée depuis 2008, la 15e saison est en cours de diffusion au Canada, cependant que le tournage de la 16e a commencé. Nous en suivons régulièrement, avec dasola, la diffusion de nouveaux épisodes, et elle s'est procuré toutes les saisons qui sont disponibles en DVD.

Ainsi, nous avons pu revoir spécialement cet épisode-ci dans le cadre du "Mois Wells". Pour ce Futur imparfait, la rencontre avec l'écrivain Herbert George Wells s'inscrit dans un arc narratif plus complexe. Murdoch et le médecin-légiste de la police de Toronto (le docteur Julia Ogden, qui laisse deviner un tendre penchant pour lui) sont invités à assister à une conférence sur l'eugénisme. Celle-ci est organisée (et financée) par un adversaire de Murdoch, et l'invité d'honneur est ... H. G. Wells. Un chien interrompt la conférence en ramenant un trophée macabre... et l'enquête commence. Parallèlement, l'agent Crabtree (fidèle "adjoint" de Murdoch dans ses enquêtes) se voit interdire par leur supérieur, l'inspecteur-chef Brackenreid commandant le Poste de police n°4, d'enquêter sur de mystérieux enlèvements de chiens. Enfin, Wells est accompagné, à Toronto, par la jeune soeur du Dr Ogden (déjà vue dans des épisodes précédents), Ruby, qui souhaite interviewer l'illustre écrivain.

H. G. Wells est joué par un acteur moustachu - que personnellement je ne trouve pas si ressemblant que ça aux photos de notre écrivain. Son rôle ne fait pas vraiment avancer l'intrigue, il est là comme personnage secondaire. Mais plusieurs faits historiques sont bien mis en évidence: ses positions sur l'eugénisme (Wells a adhéré en 1907 à la Société eugénique, mais rejette vite les thèses du fondateur de celle-ci, Francis Galton [1822-1911], dont les théories ont inspiré les idées et les pratiques nazies visant une "race supérieure"). Il se comporte comme un séducteur (sans cacher sa situation: marié, divorcé et re-marié), l'oeil qui frise ou adepte du baise-main (sauf erreur de ma part), mais n'en est pas moins gentleman: il accepte de bonne grâce le fait que, quand une femme dit non, c'est non. Il met aussi l'oeil au microscope pour confirmer à Murdoch l'identification de pollens relevés sur un cadavre (victime d'un meurtre). Enfin, l'affaire de l'enlèvement des chiens résolus (ceux-ci servaient à un docteur qui pratiquait la vivisection de chiennes gravides pour étudier le développement de l'embryon), et accessoirement le meurtre aussi, on le voit quitter le commissariat en prenant des notes en vue d'un roman qui se passerait sur une île et mettrait en scène un docteur...

Parfois, certaines "célébrités" réapparaissent dans la série Murdoch: rien ne dit qu'on ne reverra pas H. G. Wells dans un épisode ou un autre!

De mon côté, j'ai mis la main sur une biographie de Wells. Je tâcherai d'en tirer prochainement un billet. [livre chroniqué le 10/07/2022]

4 juillet 2022

Voyage découverte en Sicile - 3

Après les temples grecs, je veux évoquer la Villa Romaine du Casale construite entre Agrigente et Catane à 5 km de Piazza Armerina. Cette somptueuse villa fut construite à la fin du IIIème siècle après J.-C. Elle resta habitée jusqu'en 1160. Ravagée par un incendie, elle fut enfouie pendant sept siècle sous un glissement de terrain. Elle fut remise au jour au XIXème et fit l'objet de fouilles dans les année 30. Cette villa inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco a conservé 3500 m2 de mosaïques que l'on peut admirer. 

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Une mosaïque qui date du IVème siècle, les jeunes filles en bikini (nous n'avons rien inventé).

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La suite du voyage, c'est pour bientôt.

2 juillet 2022

Irréductible - Jérôme Commandeur

Voilà un film français qui fait passer un bon moment. Irréductible est une comédie qui dure 1H26 dans laquelle Vincent Peltier (Jérôme Commandeur lui-même) est devenu fonctionnaire à l'office des Eaux et Forêts de Limoges. On a le plaisir d'admirer par deux fois la gare de Limoges (classée monument historique). Tout va bien pour Vincent qui, par ses fonctions, reçoit des pots-de-vin, commence sa journée à 11 heures, mène une vie pépère, etc. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, une mauvaise nouvelle chamboule sa vie. Un vaste plan lancé par le gouvernement décide de "dégraisser le mammouth". On demande à une certaine catégorie de fontionnaires dont il fait partie (il est célibataire sans enfant ni parents handicapés à charge...) de démissionner en échange d'un chèque d'indemnités de licenciement. Mais Vincent s'accroche à son emploi "à vie", d'autant plus qu'il est conseillé par un syndicaliste cégétiste du rail qui lui dit de ne céder en aucune façon. Dans le rôle du syndicaliste qui prône la semaine de 18 heures (en attendant celle de 14 heures), Christian Clavier est génial. Face à Vincent, il y a une employée du ministère, Isabelle Bailliencourt (Pascale Arbillot, très bien) qui, pour le convaincre de démissionner, le fait muter dans des endroits improbables, comme le fin fond du Groenland où il doit défendre les scientifiques contre les attaques d'ours polaires. Bien entendu, Vincent ne désarme pas et il va même rencontrer l'amour. C'est un film vraiment sympathique avec une jolie fin. Les acteurs ont l'air de beaucoup s'amuser. Il faut noter une apparition de Gérard Depardieu, ainsi qu'une courte séquence où Valérie Lemercier est une fois de plus irrésistible de drôlerie. Je conseille ainsi que Pascale ou Henri Golant.

1 juillet 2022

L'homme invisible (bande dessinée) - Pontarolo (d'après l'oeuvre de H. G. Wells) / (quelques) mots vides - N°27

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Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous présente aujourd'hui, dans le cadre de notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline), une adaptation en bande dessinée (en deux volumes) de l'un des romans d'H. G. Wells, L'homme invisible. Ce billet devrait pouvoir également participer au Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Nathalie et Blandine) et au "10e challenge de l'Imaginaire". Pour en revenir à notre Mois Wells, je rappelle que Sibylline s'occupe de répertorier les contributions concernant tout ce qui est "livres", cependant que ma partie concerne les billets sur les bandes dessinées, les films, etc.

P1150334Il n'est pas nécessaire d'avoir lu l'oeuvre de Wells pour apprécier la bande dessinée de Frédéric Pontarolo (deux volumes aux éditions du Long Bec, 74 pages chacun, parus en 2018 et 2019). Cette version de L'homme invisible en bande dessinée est bien ce qu'on appelle une "adaptation": une oeuvre dérivée d'une autre oeuvre, mais une création "à part entière" (et Frédéric Pontarolo ne s'en cache pas, sur son blog). Les trente premières pages (des planches somptueuses, mais aux couleurs ternes, tristes, volontairement) nous exposent les débuts dans la vie d'un enfant puis d'un jeune homme que sa différence (il est albinos!) fait rejeter par les autres, et en premier lieu par son père. 

P1150336 p.12 Images funêbres... deuil de l'amour paternel (ils viennent d'enterrer leur mère et épouse).

Je trouve que le dessinateur-scénariste, qui signe seulement "Pontarolo", a énormément développé les explications de la misanthropie de notre héros, Mr Griffin. C'est une déception sentimentale qui plonge celui-ci dans ses recherches après l'obtention d'une médaille en Chimie. La mise en place du vagabondage dramatique est expédié en quelques planches superbes. 

P1150337 p.22 du T.1

L'arrivée dans le village d'Iping (Sussex) intervient seulement p.32 (du 1er tome, toujours). La vie du village est fortement perturbée par cet "intrus", regardé avec suspicion par tous, y compris par sa logeuse, Mme Hall. Dessins et textes s'enchevêtrent pour expliquer (je n'ose dire de manière limpide et transparente) qui est cet homme mystérieux et ce que lui préparent les villageois (pas besoin d'être un Jérémie... comme chantait Brassens).

P1150338 p.45, réminiscence de son enfance...

Il est même soupçonné d'être... Jack l'éventreur!  Et - mobilisation générale - le voici chassé de l'asile où il avait cru trouver refuge. Fin du tome 1. 

Dans le t.2, nous voyons notre homme (toujours invisible) essayer de se trouver un assistant, quelque peu malgré les réticences de celui-ci. Mauvais choix. Il va passer les pages suivantes à se débattre contre la fatalité. Le hasard le conduit, blessé, chez son ancien condisciple aperçu dans le T.1, le docteur Kemp. Le récit qu'il lui fait de ses mésaventures occupe seulement quelques pages. Au départ, Griffin n'est pas le plus méchant de la bande. Mais la trahison le fait basculer dans la folie vengeresse. Finalement, poursuivi et pourchassé par son ancien collègue et ami, le docteur Kemp l'attire dans un nouveau guet-apens, qui sera la perte de l'homme invisible, seul contre tous et au désespoir: il se fait massacrer. Ces dernières pages sont poignantes.

P1150335 t.2, p.68-69. A quoi ces images peuvent-elles faire songer? Pour moi, à la fois à un écorché, à un gisant... et à une "descente de croix". 

Ah, il est sûr que cette version de l'invisibilité est bien différente de celles des "Comics" de mon enfance (Les Quatre Fantastiques de Stan Lee et Jack Kirby, avec Jane, la femme invisible... à la silhouette matérialisée par des pointillés - je n'ai pas souvenir que cette super-héroïne se dévêtait avant de passer en mode "invisible").

Précisons enfin que la page Wikipedia sur L'homme invisible, consultée le 1er juillet 2022, ne contient pas, à ce jour, mention de cette adaptation en bande dessinée-là (que l'on trouve, bien entendu, dans la page consacrée à Frédéric Pontarolo - dont l'adaptation de 1984 de George Orwell est citée dans la page concernant cette dernière oeuvre...).

***

En parallèle, j'ai relu (une fois de plus!) mon vieux livre de poche (offert par une de mes grand-mères il y a plus de 40 ans!).

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Je cite les premières phrases du livre L'homme invisible (The invisible man, publié en 1997, traduction Achille Laurent en 1901): "L'étranger arriva en février, par une matinée brumeuse, dans un tourbillon de vent et de neige. Il venait pédestrement, par la dune, de la station de Bramblehurst, portant de sa main couverte d'un gant épais, une petite valise noire. Il était bien enveloppé des pieds à la tête, et le bord d'un chapeau de feutre mou ne laissait apercevoir de la figure que le bout luisant de son nez."

Parmi les hypothèses chuchotées par les villageois sur l'hôte mystérieux de Mme Hall est mentionnée au détour d'une page celle qu'il s'agit d'un criminel en fuite (p.34). Finalement, l'étranger se démasque (p.56)... et disparaît de l'auberge (p.65). C'est seulement à partir de la page 118 que L'homme invisible, Griffin, ancien étudiant de l'University College, va raconter son histoire à l'ancien condisciple chez qui il s'est réfugié par hasard, le docteur Kemp. Ce n'est qu'après un premier récit que celui-ci lit dans un journal la relation des mésaventures nées des précédentes rencontres de son hôte. Lors du récit, on comprend que Griffin était déjà quelque peu paranoïaque à l'idée que d'autres (son maître de thèse - ou l'équivalent anglais?) lui volent ses découvertes. Et l'on a droit à un tout autre aspect des relations père-fils que dans la bande dessinée ci-dessus. La description de l'expérience sur le premier être vivant devenu invisible (le chat) prend quatre pages (à partir de la page 150). On comprend dans quel état de folie l'inventeur a pu décider de s'appliquer son traitement à lui-même (drogue...). Devenu invisible, Griffin ne songe qu'à tirer tous les avantages possibles de cette situation ("ma tête fourmillait déjà de projets insensés et merveilleux que je pouvais dès lors mettre à exécution impunément", p.162). On ne saurait songer à tout! Or, il avait "brulé ses vaisseaux" avant d'avoir pris conscience des handicaps causés par la nudité, l'hiver... Il ne doit pas rester à Londres (trop salissant!). Son récit à Kemp, qui s'étend jusqu'à la p. 200, témoigne d'un certain manque d'empathie pour autrui (ce qui ôte tout remord... à Kemp). "Cet homme s'est mis hors de l'humanité (...) Il s'est retranché lui-même du genre humain: que son sang retombe sur sa tête!". N'oublions pas qu'un animal traqué peut mordre... Mais enfin, seul contre une contrée entière (forces "de l'ordre" comprises), fût-on invisible, c'est bientôt l'hallali.

Mon exemplaire contient aussi une "notice" biographique sur Wells signée Arlette Rosenblum (avec la liste des oeuvres de Wells, une dizaine de pages - sur 250).

L'homme invisible a déjà été chroniqué par trois des billets répertoriés chez Sibylline dans le cadre du Mois Wells. Géraldine en avait parlé il y a plus longtemps [attention, son blog fait "sonner" des antivirus?]. Voir aussi Le chien critique

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Enfin comme nous sommes le 1er du mois, je vais rajouter "quelques mots" (collectés dans la presse depuis mon billet précédent du 1er juin 2022) pour un 27e billet d'humour / humeur à propos de notre covid-19 national... dont on recommence vaguement à revoir trace dans les média, une fois les élections passées (après une phase de quasi-invisibilité...)?

Dès début juin, ça y est, c'est (re)parti en Allemagne (comme en 14?), ça nous pend au nez en France!  Peut-être que nous aussi, on se contentera d'exhorter les personnes âgées ou malades à demander un énième rappel...

Les députés et sénateurs membres de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) ont adopté un rapport d’étape et y regrettent une communication trop discrète sur les effets indésirables des vaccins contre le covid. 

Le covid serait bien capable de toucher le cerveau? C'est grave docteur? Comment se protéger? Le vaccin, vous êtes sûr?

Septième vague? J'ai dû en louper une... Toujours pareil, les premières victimes sont les personnes âgées, "trop peu nombreuses à ne pas avoir eu leur deuxième rappel" (oui, celui qui précède le troisième rappel, quelques mois plus tard, une fois que le deuxième ne servira décidément plus du tout à rien...). Mais bon, je crois qu'on va quand même un peu arrêter de nous emmerder, là...

La barre des deux millions de tests en une semaine de nouveau franchie (alors que cela avait baissé à un million)? Ben oui, avant de confier les enfants aux grands-parents pour les vacances... on vérifie qu'ils ne leur flanqueront pas la vérole (pardon, pas la variole du singe mais pas le covid-19 non plus, surtout!).

Bah oui, pour les personnes à risques (15 à 20 millions), ce sera une à deux piqûres par an. Pour les plus fragiles (les plus âgés ou immunodéprimés), ce devrait même être plus fréquent.

Le nouveau vaccin Moderna est cinq dois plus puissant que le précédent, paraît-il. Je suppose aussi qu'il est cinq fois moins puissant que celui qui sortira dans six mois!

Une étude estime que les vaccins contre le covid-19 auraient sauvé près de 20 millions de vies dans le monde. C'est bien!

Un vaccin allemand en spray nasal avec des résultats prometteurs, ... en Allemagne? 

Pour revenir en France, on commence quand même à nous recommander, avec le plus grand sérieux, des mesures de simple bon sens: porter le masque dans les transports en commun, et dans les espaces clos. Mais rien d'obligatoire (juste un appel aux personnes les plus à risque ou aux non-vaccinés). On nous fait donc confiance. Ça me va!

Maintenant, la maladie à la mode, ça va être la viariole du singe. Variole du singe par-ci (10/06/2022), variole du singe par-là...  Ca commence tout doucement, et un peu comme le SIDA dans ses débuts... On en reparle dans 10 ans (si on est encore là)? 

28 juin 2022

El buen patrón - Fernando León de Aranoa

Après 16 jours sans être allée au cinéma (aucun film ne me tentait), je me suis décidée à aller voir El buen patrón, un film espagnol récompensé par 6 Goya (l'équivalent des César en Espagne). Cette tragi-comédie se passe de nos jours. Julio Blanco, PDG de l'entreprise Les balances Blanco, semble être un patron modèle. Il dit et redit à tous ses employés qu'ils forment tous une grande famille. Avec sa femme qui tient une boutique de prêt-à-porter, il forme un couple uni mais sans enfant. L'histoire se déroule sur un peu plus d'une semaine. L'entreprise fait partie des trois finalistes pour obtenir le trophée de la meilleure entreprise de la région. Julio est sur les starting-block mais rien ne va se dérouler comme prévu. Un employé récemment licencié fait un sit-in en face de l'entrée de l'usine sur un bout de terrain qui n'appartient à personne. Il n'y a rien à faire pour le déloger. Miralles, le bras droit et ami d'enfance de Julio, a "pété un câble : sa femme le trompe et elle voudrait le quitter. Miralles fait de graves erreurs dans la passation des commandes. Sinon Julio ne se montre pas insensible aux charmes et à la jeunesse des nouvelles stagiaires qui restent plus ou moins longtemps. Parmi elles, il a jeté son dévolu sur Liliana, spécialiste en marketing. Il va se rendre compte à la fin que ce n'était pas un bon choix. Julio, sous ses airs débonnaires, est un homme qui n'a pas d'état d'âme et il fait tout pour arriver à ses fins. Il peut éprouver de l'empathie mais avec des limites. Il est bon et méchant "en même temps". Comme pour ses balances, il faut que tout s'équilibre, même en trichant. Ce film est une comédie acide. Le dernier plan en est une bonne illustration. Tous les acteurs (pas ou peu connus en France sauf Javier Bardem) sont formidables. Un film de deux heures que je conseille. 

26 juin 2022

Un rêve d'Armageddon / La porte dans le mur - H. G. Wells

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Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) présente aujourd'hui le dernier des quatre volumes que j'avais achetés au mois de mai, spécifiquement pour le "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline). Il peut également participer au Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Nathalie et Blandine) et au "10e challenge de l'Imaginaire" (de Ma lecturothèque). Il s'agit d'un petit "Folio" à deux euros (N°4048, premier DL dans la collection en 2004), de 109 pages, qui regroupe deux nouvelles, Un rêve d'Armageddon, précédé de La porte dans le mur.

P1150327La porte dans le mur, la nouvelle qui ouvre le livre, compte 38 pages et date de 1906 (trad. française en 1914). Le narrateur retranscrit le récit que lui fit, quelque trois mois auparavant, son ami Lionel Wallace. C'est un peu comme dans Le grand Meaulne: toute sa vie, Lionel a regretté un séjour que, enfant, il aurait fait dans un jardin enchanteur, en franchssant une "porte dans un mur". Mais cette porte-là ne se laisse pas retrouver facilement... Et de recherches vaines en occasions ratées, Wallace a réussi sa vie professionnelle tout en nourrissant un regret au fond du coeur pour ce qui aurait pu se passer si... 

La chute est inattendue et sujette à diverses interprétations. 

La seconde nouvelle, Un rêve d'Armageddon (qui donne son titre au volume), est plus longue (57 pages). Ici aussi, il est question d'un décalage entre vie vécue et vie rêvée. L'Armageddon dont il est question (la fin du monde, l'écroulement d'une civilisation) se déroule dans un univers alternatif, que le personnage principal (qui raconte son histoire au narrateur-témoin) rejoint lorsqu'il n'est plus en état de veille. Il s'avère que, homme d'Etat à fort potentiel, il a fait le choix de cultiver son petit jardin de l'amour, en abandonnant les hautes fonctions auxquelles il était destinées en tant que leader charismatique. Et, quand les tempêtes politiques se lèvent, il refuse de reprendre la barre. Le génie de Wells est ici, à mon avis, de nous faire toucher du doigt le point de basculement entre un moment où une situation pourrait être rattrapée par la bonne personne agissant au bon endroit et au bon instant, et les temps suivants, où personne ne peut plus arrêter une marche inéluctable des événements lorsque le chaos est en marche. Wells lui-même a connu deux guerres mondiales, rappelons-le. Cependant, je dois préciser que, contrairement à ce que j'ai pensé à première lecture, cette nouvelle est bien antérieure à la première ou à un rôle de "guide intellectuel" dont Wells a pu rêver un temps: en effet, elle date de 1901 (et a été traduite en français dès 1906). 
La fin de cette aventure est d'un cruel réalisme. Univers "rêvé" pour univers "rêvé", celle-ci m'a davantage "parlé" que la précédente. 

J'ai trouvé en cherchant sur internet plusieurs billets de blogs présentant ce petit livre, mais la plupart ont plus d'une douzaine d'années et les blogs sont rarement encore actifs. Certains en disent davantage que moi (en voici quelques-uns, à vous de voir!): Decifer (2008), Illman (2010), Pikachu (2010). On peut lire une bonne présentation d'Un rêve d'Armageddon dans La bibliothèque de Gloubik (qui n'est pas exactement un blog!), il en propose même le téléchargement en .pdf!

PS: hier, je me suis offert encore deux livres d'H. G. Wells que je n'avais encore jamais lus (ci-dessous). Je pense qu'ils fourniront matière à deux des six ou sept billets que j'espère avoir le temps de rédiger d'ici la fin de notre Mois Wells au 31 juillet 2022 (mois qui porte sur ses livres, ses biographies, les adaptations d'oeuvres au cinéma, en bande dessinée, les "continuateurs" et "suites" de ses oeuvres, ...).

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Edit du 9 juillet 2022: je rajoute rétrospectivement le logo du "11e Mois anglais 2022"... qui avait lieu en juin!

25 juin 2022

Voyage découverte en Sicile - 2

Il n'y a pas que des églises ou des cathédrales à visiter en Sicile, il y a aussi des sites archéologiques à admirer ainsi que de beaux temples grecs. Je commencerai par le temple dorique de Ségeste qui date du Vème siècle avant J.-C. C'est un temple inachevé mais très bien conservé. 

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D'autres temples du côté de Selinonte ont été retrouvés par terre. Quelques-uns ont été remontés comme le temple d'Héra.

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Le temple de Zeus est complètement par terre. 

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Les temples ont subi certainement des pillages mais aussi vraisemblablement à cause de secousses sismiques. La Sicile a été victime de tremblements de terre. Le manque de volonté politique et surtout le manque d'argent font que certains temples resteront par terre.

Ci-dessous, le temple le mieux conservé de Sicile se situe dans la Vallée des Temples d'Agrigente: le temple de la Concorde.

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Ci-dessous, le temple de la Concorde vue du temple d'Héra à Agrigente.

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Et ci-dessous, le temple d'Héra (nettement en moins bon état que celui de Selinonte).

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Je terminerai mon billet avec des photos du village médiéval d'Erice.

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832A956E-4908-4424-A5F4-F74A229DA925 Une rue

8402B6E2-4750-4025-BE80-26944A571CAD Une rue

D71CCDE7-CEDE-4668-91AF-8CD4BFEBCFF2 Une rue avec le pavage ancien

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Un endroit où les amoureux doivent s'embrasser...

C'est sur cette petite note sympathique que je termine mon deuxième billet, d'autres vont suivre. 

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Petite précision à mes éventuels commentateurs: Canalblog, depuis quelque temps, est de plus en plus lent, même s'il fonctionne. Lorsque vous faites un commentaire, SVP, merci de bien attendre que l'enregistrement s'en soit fait avant de quitter la page. Un message doit s'afficher, en vert dans un cadre gris, avec deux phrases disant "Votre commentaire est enregistré. Il sera bientôt validé par les responsables de ce blog."
Je ne sais pas si les ralentissements du service, ces derniers mois, sont dûs à des problèmes de bande passante, ou de serveurs, ou de synchronisation entre ceux-ci, ou encore au format de certains des écrans de pub qui vous matraquent... mais je ne peux qu'espérer qu'ils soient transitoires et provisoires! 

22 juin 2022

Jurassic World : Le monde d'après - Colin Trevorrow

Jurassic World : Le monde d'après est le sixième volet de la saga des dinos du crétacé et le troisième de la série Jurassic World. Il m'a beaucoup plu car les bébêtes sont toujours bien là, de plus en plus grosses et avec de plus en plus de dents. J'ai aussi aimé revoir les acteurs du premier volet, c'est-à-dire Sam Neill (Pr Alan Grant), Laura Dern (Pr Ellie Sattler) et Jeff Goldblum (Pr Ian Malcom, spécialiste de la théorie du chaos). Ils ont tous les trois bien vieilli. La jeune génération est encore présente mais ils ont mûri. C'est eux, Owen (Chris Pratt) et Claire (Bryce Dallas Howard), qui sont devenus les parents adoptifs de la petite Maisie (c'est un enfant cloné grâce à l'ADN de sa mère). Maisie est devenue une adolescente en pleine crise. Owen et Claire ont du mal à la protéger et à la canaliser. Pour ceux qui ont vu les deux épisodes précédents de Jurassic World, la femelle velociraptor Blue a un petit que Maisie appelle Beta. Les dinosaures qui se sont éparpillés dans le monde entier cohabitent tant bien que mal avec le monde d'aujourd'hui. 
Mais un autre danger menace l'humanité. Aux Etats-Unis, des nuées d'énormes criquets dévastent des champs cultivés, mais certains sont épargnés par les insectes: pourquoi? Je vous laisse le découvrir. L'action se déplace à Malte où il y a un trafic d'animaux préhistoriques, et puis dans les Dolomites en Italie où l'on trouve une réserve de dinosaures et les bâtiments de la société Biosyin Genetics (laboratoire créateur de ces animaux). C'est là que va se conclure l'histoire avec tous les personnages principaux. C'est une fin comme une autre. Je n'ai vraiment pas boudé mon plaisir. Lire les billets de Pascale, Henri Golant et Selenie qui n'a pas aimé du tout.

21 juin 2022

Les vaisseaux du temps - Stephen Baxter / La machine à explorer le temps - H. G. Wells

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J'ai (ta d loi du cine, squatter" chez dasola) demandé aux deux blogueuses avec qui je me suis engagé en LC à pouvoir publier le présent billet ce 21 juin (et non le 20), afin que je sois en mesure de l'inscrire au 13e Challenge Summer Star Wars - Obi-Wan Kenobi proposé par le RSF Blog du 21/06 au 23/09/2022. Bien entendu, mon présent billet participe aussi à notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline) ainsi qu'au Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Blandine et Nathalie) et au "10e challenge de l'Imaginaire" (de Ma lecturothèque). 

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Les vaisseaux du temps - Stephen Baxter / La machine à explorer le temps - H. G. Wells

Qu'est-ce donc que la LC dont je parlais plus haut? Dans le langage des blogs, une LC (pour "lecture commune") a pour objectif la rédaction de billets sur une même oeuvre dans la même "fenêtre de tir". Mais comme je voulais attendre le début officiel du Summer Challenge Star Wars cité ci-dessus, j'avais demandé à Keisha [Edit: billet publié le 23 juin] et A_girl_from_Earth [Edit: billet publié le 28 juin], lorsqu'il s'est avéré que nous pouvions prévoir une LC concernant Les Vaisseaux du Temps de Stephen Baxter, si je pouvais publier mon billet seulement aujourd'hui. 

Les vaisseaux du temps a été rédigé comme une suite de La machine à explorer le temps d'H. G. Wells, suite imaginée par Stephen Baxter et publiée en 1995 (trad. française 1998). Ce roman rentre, à mon avis, dans le cadre du "planet opera" puisqu'il montre des "tranches de vies" sur notre planète terre en différents temps et lieux (et même davantage). Même si le présent billet porte principalement sur le livre de Mr Baxter que je n'avais encore jamais lu, je dirai quelques mots en fin de billet sur l'oeuvre d'origine, que j'ai relue en vitesse pour me remémorer les péripéties auxquelles le héros fait allusion. Après ces loooongs préliminaires, passons aux oeuvres elles-mêmes.Viasseaux_du_temps

A peine de retour dans son siècle d'origine, le "voyageur du temps" (non nommé dans l'oeuvre d'H. G. Wells) prend juste le temps d'une courte "remise en condition" avant de se dépêcher de repartir vers l'avenir qu'il croit avoir déjà connu, afin d'y modifier l'issue de ses malheureuses aventures. Bien entendu, en 634 pages (édition Le Livre de poche), rien ne se passera comme prévu.

Les "êtres du futur" qu'il rencontre ne sont pas ceux qu'il a connus lors de son tout premier voyage. C'est accompagné de l'un d'eux qu'il entamera une longue errance à travers les paradoxes temporels jusqu'à leur résolution (non sans être quelque peu aidé pour cela).

Son contact avec un "érudit" de cette civilisation-là n'est pas sans rappeler le "reportage" du professeur Cavor sur les Sélénites (dans Les premiers hommes sur la lune d'H. G. Wells). Il m'a également évoqué tel ou tel des Voyages de Gulliver. Par ruse, notre "voyageur" arrive à sauter sur sa machine pour repartir... non sans embarquer, à l'insu de son plein gré, le malheureux Nebogipfel! Mais l'intelligence de celui-ci lui permet de comprendre que le simple fait de "voyager" dans le présent ou le futur a modifié ceux-ci (comme disait déjà le philosophe grec, "on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau"). Tout le roman est donc axé sur différences étapes uchroniques en lien, en cherchant à résoudre ce paradoxe temporel initial. Parti de 1891 (paraît-il), le héros est retourné vers l'an 1873, afin de se rencontrer lui-même, jeune et avant d'avoir construit sa machine. Celui-ci lui raconte (ce qu'ignore le lecteur) comment il a réussi à faire fonctionner celle-ci, grâce à une substance mystérieuse (qui n'est pas sans rappeler la "cavorite" du professeur Cavor dont j'ai parlé ci-dessus).

Peu après, une "autre" machine temporelle vient les capturer (l'explorateur N°1, son lui-même jeune, l'érudit des siècles futurs...), pour les emmener en... 1938 (troisième étape!), dans un univers en pleine guerre, alors que l'ennemi, pense-t-on, va lui-même acquérir la maîtrise du voyage dans le temps et tout détruire... Ennemi qui fait la preuve de sa puissance, et les contraint à chercher refuge, avec quelques soldats de 1938 (mais sans son malheureux jeune double), aux temps préhistoriques, dans le Paléocène. Heureusement, cette armée est mixte. Car, durant plus d'une centaine de pages, nos "robinsons du temps" vont s'évertuer à "reconstruire l'humanité", à partir de leur groupe de quelques dizaines d'hommes et femmes... (une robinsonnade qui se lit agréablement en elle-même). Notre explorateur, nouvel Enée, s'en arrache pourtant - car tel est son destin! - pour un nouveau retour vers le futur. Là, il va croiser des êtres "parfaits" (à peu près comme les robots d'Asimov). Avec leur soutien, notre explorateur va pouvoir "boucler la boucle" pour remettre son monde dans le bon ordre, et - il est obstiné, le bougre! - mener à bien la mission qu'il s'était donnée à la fin du roman d'H. G. Wells. 

J'ai relevé quelques "références" que Mr Baxter s'est manifestement amusé à glisser dans son livre. On entendu d'ailleurs parler d'un certain Orwell au détour d'une page, et tel ou tel univers n'est pas sans évoquer 1984. Plus subtilement, il est aussi question de "La guerre dans les airs", qui se serait déclenchée plus tard (en... 1914), et aurait tournée différemment en 1918. Notre explorateur du temps croise lors de son séjour en 1938 un ingénieur nommé Wallis (oui, celui qui a inventé les Tallboys et autres bombes classiques géantes "dans la vraie vie"), qui, ici, est très intéressé à découvrir, au profit de l'Angleterre impériale, le secret de la machine à voyager dans le temps, qui pourrait bouleverser le cours de cette guerre éternelle. Mais à quelles fins? Il ne semble pas afficher des idéaux très démocratiques (p.275). A se demander si Mr Baxter veut faire passer un message... 

Pour finir, voici quelques liens vers des blogs qui avaient parlé des Vaisseaux du Temps bien avant que germe l'idée de notre Mois Wells

AsmoderolleBardalyves (dernier billet en 2020), Bibiotrope (qui note assez sévèrement le livre), le blog Le chien critiqueFaenor, Rachel17.

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Maintenant, je voudrais aussi dire quelques mots de l'oeuvre "originelle". Encore une occasion de re-parcourir le vieux "Poche" qui figure à "W" dans ma pochothèque depuis 1982.

P1150314J'avais déjà montré la couverture de ma vieille édition de La machine à explorer le temps dans un billet précédent. Notre roman du jour y couvre les pages 7 à 191 (sur 437). Dans ce court roman publié en volume en juin 1895 en Angleterre (après avoir été publiée en feuilleton de janvier à mai 1895) Wells se donnait sans doute le personnage de l'Ecrivain. Il semble que la première idée sue ce thème lui était venue en 1888, mais Wells a racheté pour les détruire tous les exemplaires disponibles de sa première version. Le livre est traduit en français dès 1895 pour Le Mercure de France, et devient un classique de la littérature d'anticipation, pessimiste comme presque toujours chez Wells. 

Un hôte, après avoir régalé ses habituels convives, leur présente sa théorie sur ce qu'il nomme la quatrième dimension: le Temps. Puis, après les avoir "épatés", il les convie à un prochain rendez-vous chez lui, à Richmond. ils s'y retrouvent à 4 ou 5 le jeudi suivant (8 jours plus tard), mais doivent dîner sans leur hôte. Celui-ci ouvre soudain la porte... dans un état qui les étonne. Il leur promet de tout leur raconter une fois qu'il se sera changé et restauré. Le récit commence p.38.

Grâce à la machine qu'il a inventée, il a... exploré le temps. En fait, il a atterri en l'an huit cent deux mille sept cent un, dans le futur (il avait muni sa machine de cadrans susceptibles de lui fournir cette information). Et, "en ce temps-là", il a fait la connaissance des frêles et gentils Elois vivant à la surface de la terre, et des Morlocks, vivant sous terre, qui élèvent les précédents comme nous élevons du bétail... Après de tristes aventures, il a encore poursuivi sans véritable but son voyage vers le futur, avant de revenir vers "son" présent, à temps pour croiser ses convives. Mais... il repart (et le roman de Wells finit par un épilogue "philosophique" de deux pages, cependant que le chapitre qui le précède se finit comme suit: "L'explorateur du temps disparut il y a trois ans, et, comme tout le monde le sait maintenant, il n'est jamais reparu". 

Je crois qu'on a dû déjà proposer une grille de lecture assimilant les gentils Eloïs à la bourgeoisie intellectuelle "parasite" et futile, et les Morlocks, tapis dans l'ombre, au prolétariat qui fait "fonctionner le système"...

Voici quelques blogs qui ont évoqué, plus ou moins récemment, ce roman d'H. G. Wells (liste non exhaustive, classement par ordre alphabétique): 

A girl from Earth, Le blog l'Antre de la curiositéDona SwannFaenor (encore), KeishaLorkhan, Marc, auteur des Chroniques du chroniqueurNoctenbulleOcéanePeluche0706 du blog Le temps de la lecture, Steven sur Maven Litterae, les Blablas de Tachan.   

Edit du 9 juillet 2022: je rajoute rétrospectivement le logo du "11e Mois anglais 2022"... qui avait lieu en juin!

18 juin 2022

Jean-Louis Trintignant (12 novembre 1930 - 17 juin 2022)

Je viens d'apprendre avec une grande tristesse le dècès de Jean-Louis Trintignant, l'un des derniers géants du cinéma français. C'était un acteur discret avec une voix reconnaissable entre toutes. Je n'ai pas eu le bonheur de le voir sur scène et je le regrette. Il semble qu'il a tourné presque 120 films. Je ne les connais pas tous, en particulier Z que je n'ai jamais vu (mais je vais me rattraper). Il a interprété des premiers et seconds rôles toujours avec talent.

Je retiens parmi sa très longue filmographie Et Dieu créa la femme de Roger Vadim, Eté violent de Valerio Zurlini, Ma nuit chez Maud d'Eric Rohmer, Un homme et une femme de Claude Lelouch, Le conformiste de Bernardo Bertolucci, Le désert des Tartares de Valerio Zurlini, Le train de Pierre Granier-Deferre, Eaux profondes de Michel Deville, Le bon plaisir de Francis Girod, Regarde les hommes tomber de Jacques Audiard, Ceux qui m'aiment prendront le train de Patrice Chéreau et Amour de Michael Haneke. 

16 juin 2022

Le bureau des affaires occultes - Eric Fouassier / Disparition d'Avraham Yehoshua (1936-2022)

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Avant de partir en Sicile, j'ai lu avec plaisir Le bureau des affaires occultes d'Eric Fouassier (Le Livre de Poche, 431 pages). Cette histoire policière se passe à Paris en 1830, à l'avènement de Louis Philippe, roi des Français. Valentin Verne, un jeune inspecteur de police féru de médecine et de chimie, est appelé sur le lieu d'une mort suspecte. Lucien Dauvergne, l'héritier d'une riche famille, devait se fiancer et puis épouser une jeune fille de dix-sept ans, riche héritière elle aussi. Lucien aspirait à être poète plutôt que de s'occuper de la bonne marche d'une manufacture. Lucien, après s'être regardé dans un miroir, se jette par une fenêtre donnant sur la cour de l'hôtel particulier où il vivait avec ses parents. Cette mort est inexplicable car Lucien n'était pas suicidaire. La soeur du mort demande à Valentin de mener son enquête dans les milieux républicains. Il était membre d'une confrérie secrète dont faisait aussi partie Evariste Galois. Valentin va être aidé dans son entreprise par une actrice qui tombe sous le charme de l'inspecteur. François Vidocq, encore en activité dans le secteur privé, se sert de son réseau de renseignements pour donner des infos à Valentin. Ce dernier est un policier solitaire dont on découvre l'enfance mouvementée à cause d'un criminel nommé le Vicaire que Valentin n'a de cesse de traquer. Le roman s'achève en point d'interrogation: Valentin va-t-il trouver le Vicaire? Je me suis procurée le deuxième tome. Je n'ai plus qu'à le lire.

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Je profite de ce billet pour rendre hommage à Avraham Yehosha, un écrivain israélien que j'avais découvert il y a presque 20 ans avec La mariée libérée (2001), très bien. Depuis, j'avais lu Un feu amical (2008) et Le Directeur des Ressources Humaines (2005). C'était un contemporain d'Amos Oz dont il était proche. 

15 juin 2022

Enfants des étoiles - H. G. Wells

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Enfants des étoiles est déjà le troisième des quatre livres que je (ta d loi du cine, squatter" chez dasola) me suis procuré il y a quelques semaines dans le cadre de notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline). Je l'inscris aussi au Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Nathalie et Blandine) et au "10e challenge de l'Imaginaire" (de Ma lecturothèque).

Star Begotten est paru en 1937 et a été traduit en français par Armand Pierhal en 1939. Ce petit Folio (N°1572) compte 152 pages.

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Non, cette illustration signée Philippe Poncet de La Grave ne représente pas un personnage portant un masque au concombre (contrairement à ce que l'on peut croire à première vue).

Les titres des 10 chapitres que compte Enfants des étoiles m'ont un peu fait penser à certaines oeuvres de Jules Verne. Je crois savoir qu'il est arrivé à Wells de se comparer à son devancier français, mais en insistant sur le fait que lui-même (Wells) s'intéressait davantage aux conséquences sociales du progrès technologique dans sa littérature "d'anticipation". Côté humain, justement, le premier chapitre, Mr. Joseph Davies est bien perplexe, nous montre un enfant (puis un jeune homme) confronté à une bonne éducation anglaise et à ses premières interrogations sur l'ordre établi (Dieu et la religion, l'ordre social, l'Empire britannique...), avant d'entamer une carrière d'intellectuel. Mais ce, bien davantage pour s'occuper (l'esprit) que par nécessité de gagner sa vie (contrairement à notre auteur dans sa vraie vie - il ne mangeait pas toujours à sa faim dans sa jeunesse, paraît-il). Incidemment marié, bientôt parent, il se plonge dans moult interrogations. Peut-être cette perplexité est-elle liée à l'angoisse de la paternité (fils conducteurs...). En tout cas, les pas de notre héros l'amènent vers le Planetarium Club. Dans ce cénacle (second chapitre), Mr. Joseph Davies entend parler des rayons cosmiques.

Rassurez-vous, je ne vais pas vous infliger le titre de tous les chapitres, ni vous raconter ligne à ligne le roman. Qu'il vous suffise de savoir que de brillants esprits, chacun expert en son domaine, vont faire assaut de vulgarisation à propos d'une théorie, peut-être farfelue, expliquant le développement d'esprits contestataires (notamment les "surdoués" capables de "ruptures", comme on dirait aujourd'hui): et si les Martiens cherchaient à faire évoluer les Terriens? Il m'a paru que, jusqu'à la fin du roman, les différents locuteurs constituent presque des "caractères" à la La Bruyère, des "types". Wells sort de son chapeau le personnage dont il a besoin au moment où il en a besoin (parution en feuilleton, aussi, ou pas?). Les "discussions" sont bien plutôt des successions de monologues par des "spécialistes" qui abordent une même question sous leur angle à eux (en faisant parfois questions et réponses). Du coup, je ne saurais trop dire si Wells lui-même ne pourrait pas être représenté par un peu tous les personnages qui interagissent ou dialoguent ensemble dans ce roman. Je l'imagine bien s'identifier, à différents âges de la vie, à un gamin, un journaliste, un directeur d'école, un docteur, un conférencier, un coureur, un mari, un futur papa... Je me suis encore amusé à relever que le gynécologue de la femme de notre héros pratique la maïeutique envers celui-ci (p.132).

Au final, on se retrouve avec la "photo" intéressante d'une certaine société. La place de la femme, dans ce roman pourtant visionnaire sous plus d'un aspect, fera sans doute hurler les féministes de 2022... Si, à l'époque où écrivait Wells, on pouvait constater l'existence d'un retard éthique et social par rapport au progrès matériel (p.111), celui-ci a-t-il (ou non) été rattrapé de manière adéquate depuis? N'oublions pas non plus le contexte de la rédaction de cette oeuvre, la marche à la guerre... Hitler (p.116), Goering, Mussolini sont nominalement cités, cependant que l'antisémitisme se voit légèrement abordé (p.85 "un léger parfum d'antisémitisme"...). Il est à noter qu'une des incarnations de Wells recommande expressément le dictatoricide (p.128)! Notre auteur survole son époque comme un "témoin", qui, peut-être, cherche à provoquer son lecteur: "à peine aviez-vous dit qu'une certaine chose était irréalisable, vous la voyiez réalisée" (p. 61), en traitant dans son sujet d'un glissement (visionnaire?) du plausible vers le probable.

Sans en dire davantage, je terminerai en résumant, de manière abrégée, un dialogue (dont la version complète figure p.142):

- Etes-vous sûr que le monde, après quelques décades troublées, un siècle ou deux, au plus, deviendra raisonnable?
- Non!
- Mais vous n'êtes pas non plus sûr du contraire?
- Non plus!

Et j'ai moi-même encore de nombreuses interrogations après lecture. Par exemple, je me demande si ce vulgarisateur de Wells rebondissait sur un article réel, ou pas, quand il a rédigé cet opuscule. Je m'interroge aussi pour savoir s'il ne serait pas possible de tirer de ce livre un bon sujet de Philosophie pour le Bac. Je ne vous ai même pas parlé des Martiens. Ils semblent pourtant omniprésents dans ce livre (disons qu'il est fait mention p.108 d'associations promartiennes ou antimartiennes). Mais je ne sais pas si Erwelyn avait déjà eu connaissance de ces Martiens-là, méconnus, sous la plume d'H. G. Wells?

Pour conclure et ouvrir sur d'autres sujets, je dirai que j'aimerais bien chroniquer aussi quelques adaptations en BD d'H. G. Wells: encore faut-il que j'arrive à y avoir accès!

Edit du 9 juillet 2022: je rajoute rétrospectivement le logo du "11e Mois anglais 2022"... qui avait lieu en juin!

13 juin 2022

Voyage découverte en Sicile - 1

Je pense que vous vous demandiez pourquoi je ne donnais plus signe de vie depuis quelques jours. La cause en est un voyage de huit jours en Sicile. J'ai fait un circuit qui a commencé à Palerme (ville qui m'a plu) et qui s'est terminé à Palerme (avec un goût de revenez-y). Le tour m'a emmnenée à Segeste, Agrigente et la vallée des Temples, Selinonte et Erice, Syracuse et son site archéologique. Nous avons visité aussi la villa romaine du Casale construite au IIIème siècle, comportant 3500 m2 de mosaïques et retrouvée 700 ans après son enfouissement dans la boue à la suite d'un glissement de terrain. Nous avons continué par une ascension partielle de l'Etna, un arrêt à Taormine (le célèbre théâtre grec était fermé à cause d'un tournage de film) puis un autre à Messine sans oublier Cefalù avec sa cathédrale.

La Sicile est la plus grande île de la Méditerranée avec une superficie de 25708 km2 et est peuplée de 5 millions d'habitants. Evidemment en sept jours, on est loin de tout voir et de tout connaître de cette île mais c'est un début. Pendant la semaine, les conditions climatiques étaient rudes: les quatre premiers jours, les températures sont montées jusqu'à 37° à 38°. Je n'ai jamais bu autant d'eau. A propos d'eau, on ne boit pas l'eau du robinet mais de l'eau en bouteille plastique ou en verre (ce n'est pas très cher). Les réserves d'eau sont à ciel ouvert dans des citernes et donc pas très potables. J'ai remarqué que l'essence était aussi chère qu'en France. Les commercants et les restaurateurs siciliens n'ont pas beaucoup de monnaie. Il fallait faire l'appoint le plus possible. Proposer de régler les achats par carte bleue n'est pas quelque chose de spontané. Des personnes de mon groupe ont trouvé que Palerme était sale. Cela ne m'a pas sauté aux yeux. En revanche, depuis dix ans, il semble que la ville a amélioré ses conditions de circulation en "piétonnisant" beaucoup de rues touristiques. On voit peu de cars et presque pas de poids lourds. Nous avons pas mal marché dans les rues de Palerme mais cela valait le coup malgré la chaleur. Et j'ai remarqué qu'il y avait encore des cabines téléphoniques dans les rues.

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La Sicile a été colonisée par les Phéniciens au VIIème siècle avant J.-C. Elle fut occupée ensuite par leurs successeurs les Carthaginois, puis les Romains, les Byzantins et les conquérants musulmans, sans oublier les Normands avec Roger II devenu roi de Sicile. Plus tard, à la fin du XIIème siècle, Palerme passa sous l'autorité des Haustaufen, puis de l'Anjou, ce qui se termina en bain de sang le 31 mars 1282 (quelques milliers de Français furent tués lors des "Vêpres siciliennes"). Enfin, il y a eu d'autres occupations, aragonaise, autrichienne et bourbonnaises. Plusieurs églises dans Palerme représentent bien ces différentes influences.

17CF6AFE-AE5A-4446-848F-160E1E14E3BE Le Palais des Normands date du XIème/XIIème siècle (façade)

CFDD4376-6EB9-4597-AC80-3CBEA0EFC900 Intérieur du Palais des Normands

B6F1A2AC-76AD-4CB2-8690-BBAD44152630 La chapelle palatine catholique construite pour Roger II de Sicile. Elle est entièrement recouverte de mosaïques sur fond doré. Il y en a qui diront que c'est un peu chargé.

672B7F16-277C-4AB1-A289-5B55D4943141 Le plafond de la chapelle

 

315E078A-1616-44DD-A7F3-E3A56921E409 La chapelle

 31351196-7D44-4FC5-8CF2-CA3C39050D41 La chapelle

B10C9614-0CF9-44AE-BBBB-B293E4E1B798 La chapelle

On a ensuite visité la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption, que j'ai trouvée belle à l'extérieur mais beaucoup moins intéressante à l'intérieur. D'origine, elle date du XIIème siècle, avec des ajouts architecturaux au fur et à mesure que les siècles ont passé.

EC445A37-9A6B-40EB-906F-9FC47C4BE5BD La cathédrale

843475DC-035B-4B60-88C8-F01F21556283 Le portique

28BA7287-4395-4FE4-8275-3C241EF5D56C Un pilier à l'entrée où est gravé un verset du Coran 

164A8BC7-32C5-471D-81BC-0342A7936E4B La nef vue de l'extérieur

A huit kilomètres de Palerme, on arrive à la ville de Monreale où se trouve aussi une cathédrale, Sainte-Marie-la-Nouvelle, dans laquelle on trouve des mosaïques byzantine comme dans la Chapelle palatine.

D0CAB51D-364A-4F09-9CDA-8D57A3C3BDCA La façade

325DFBF7-A1B4-4798-8B26-848E21B4BE83 Une des absides

4D07C52A-CC5B-45D4-867D-5668DE19FDD5 Le portail en bronze

6631EDD2-1B71-4AE0-8934-5F9F4A732377 Le Choeur

21BA06D4-D5E1-468D-BEA6-5914BD350127 L'intérieur de la cathédrale

A9960391-8EE1-4224-903E-707FD71D1C29 Le plafond

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La suite très bientôt, mais je vous laisse admirer un jacarandas, ces arbres venus du Brésil aux fleurs violette, un kapokier avec des fleurs de kapok et un citronnier en pleine ville, un amandier, et je n'oublie pas un olivier qui est âgé de 600 ans!

8AEA4D0F-AA49-4134-BA1B-C853AD49C42C Un amandier avec des amandes

 CA3A9104-36C1-4CCB-8A16-84B1073E48B7 Un olivier vieux de 600 ans

9B4AB977-E2B7-44B2-98B8-64EC76EF3DDB Un citronnier

D293AD41-7E0C-482C-A74F-CEED4490D995 Un kapokier avec du kapok

5895C1C2-005B-4A92-944C-65D7ED5DDA18 Des jacarandas qui fleurissent deux fois par an.

10 juin 2022

L'île du Docteur Moreau - Don Taylor (film) / H. G. Wells (livre)

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Deux média pour une oeuvre: je (ta d loi du cine, squatter" chez dasola) continue notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline) avec un roman d'H. G. Wells, et l'une de ses adaptations au cinéma. Ce billet comptera aussi pour le Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Blandine et Nathalie) et le "10e challenge de l'Imaginaire" (de Ma lecturothèque).

J'ai visionné récemment avec dasola, en DVD, le film L'Ile du Docteur Moreau de Don Taylor (1977). Depuis le début du Mois Wells, j'ai reparcouru la plupart des livres de poche d'H. G. Wells que je possédais de longue date. D'où ce petit billet pour présenter l'adaptation et mettre en évidence les différences avec l'oeuvre originale.

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Le DVD à gauche, le livre de poche à droite... 

P1150315Images de mer lorsque le film commence. Trois hommes dans un bateau (une barque), semblant mal en point (soif, faim, épuisement...). Deux finissent par accoster une île providentielle et se traîner sur le rivage. Le plus valide des naufragés (joué par Michael York) a le tort de quitter l'autre pour s'enfoncer dans la jungle. Car manifestement, cette île mystérieuse n'est pas déserte, même si elle ne contient pas le château du Comte Zaroff. Après une course dans la jungle, poursuivi par des ombres qu'on devine menaçantes, et une chute dans un piège, notre héros se réveille dans un lit douillet. Son infortuné compagnon est mort et enterré, lui dit-on. Ses hôtes? Un homme à tout faire alcoolique, le fameux Docteur Moreau (Burt Lancaster), une ravissante jeune femme, et quelques serviteurs indigènes et muets. La maison (en bois) est entourée d'une haute palissade, et il est déconseillé de se rendre dans la forêt... Mais les interdictions sont faites pour être contournées, n'est-ce pas (et les lois pour être violées...).

Le docteur Moreau possède une vaste bibliothèque, et toute une ménagerie. Mais il ne convainc pas notre naufragé d'adhérer à ses expériences après lui avoir exposé ses théories. Alors, si ce n'est de bon gré, ce sera donc de force (avec peut-être un brin de jalousie de la part du docteur). Lorsque l'alcoolique prétend trouver la rédemption en s'opposant au docteur, mal lui en prend. Et la situation dégénère (elle aussi!)... Au final, les deux seuls rescapés (le naufragé du début, et la ravissante Eve) se retrouvent dans la même barque qu'au début. Le film se termine alors qu'un navire les a aperçus (ce qui est une fin différente de celle du roman).

Je n'ai pas (encore) découvert la version de 1932 avec Charles Laughton (il existe encore d'autres adaptations), mais peut-être que je pourrai le dénicher avant fin juillet!

*

*          *

P1150314Comme je le disais plus haut, j'ai parcouru les 242 pages consacrées à L'Ile du Docteur Moreau dans le vieux Livre de poche que je possède depuis 1982 (paru en 1961, il m'avair été offert par une de mes grand-mères). Sa seconde partie, consacrée à notre Île..., couvre les pages 195 à 437. Il n'est même pas précisé qui a fait la traduction en français de cet ouvrage paru en anglais en 1896 (on a juste un copyright Mercure de France 1959). Dans le livre (question d'époque?), le fameux docteur opérait au scalpel (et non à la seringue comme dans le film). Mais commençons par le début. Dans cette version "poche", lorsqu'un navire le recueille, le naufragé est seul à bord de sa barque. Il s'agit d'un certain Edward Prendick, qui occupe ses loisirs à s'occuper d'histoire naturelle. Quant au navire (une goëlette), il est chargé de toute une ménagerie que convoie un ancien étudiant en médecine. Arrivé dans l'île sans nom qui est sa destination, le capitaine (antipathique au possible) y débarque ses passagers, y compris l'infortuné Pendrick. Le propriétaire de l'île (vieil homme aux cheveux blancs) accueille bon gré mal gré notre malheureux héros, qui s'interroge vite sur l'étrangeté des domestiques de son hôte. Entendant le nom de celui-ci (Moreau), il se souvient... d'un docteur que la presse avait voué aux gémonies à cause de ses expériences de vivisection sur des animaux. 

Le reste est assez bien repris dans le film (à l'exception notable de l'absence de personne du sexe). Une bonne petite scène quand le Docteur s'adresse au naturaliste en latin de cuisine (p.306). Ce qui est expliqué dans les pages qui suivent (je ne crois pas dévoiler un si grand secret que cela en le disant), c'est que la matière première à partir de laquelle ce Frankenstein travaille, ce sont des animaux - et non des cadavres. Sur les quelque 120 créatures plus ou moins chimériques créées en 20 ans, une soixantaine survivent quand se déroulent ces aventures. Le Docteur exerce sa domination par la terreur - et la Loi qu'il impose à coup de fouet - sur cette étrange tribu, et tout ne peut, bien entendu, que mal finir. 

Finalement, donc, seul survivant humain, Prendick quitte l'île à bord d'une barque providentielle. Trois jours plus tard, un navire le recueille et le ramène vers la civilisation - mais jamais le narrateur ne pourra oublier son séjour traumatisant de plusieurs semaines sur L'île du Docteur Moreau

Adlyn avait parlé du livre. Ça sent le book aussi.

Edit du 9 juillet 2022: je rajoute rétrospectivement le logo du "11e Mois anglais 2022"... qui avait lieu en juin!

7 juin 2022

Bonne fête Nicolas - Catherine, Cabu, Charb, Jul, Luz, Riss, Tignous, Wolinski

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) sors ce mois-ci de ma besace un petit bouquin plutôt politique... datant d'il y a déjà trois législatures. Rappelons, pour ceux qui ont voté pour la première fois en 2022 (aux Présidentielles), qu'en 2007 Nicolas Sarkozy (UMP) avait gagné contre Ségolène Royal (PS). Je ne sais pas si, lorsque en février 2007 il avait soutenu Charlie Hebdo dans le procès concernant la publication des "caricatures" (comme évoqué ici), il s'attendait à avoir les honneurs, à peine 9 mois après, une fois devenu Président, d'un recueil constitué d'une sélection gratinée des dessins satiriques le visant.

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Ce recueil de dessins, Bonne fête Nicolas, a donc été publié en novembre 2007 (il y a un peu moins de 15 ans / trois quinquennats). Comme le dit la page de garde, "les dessins rassemblés dans cet ouvrage ont été majoritairement publiés dans Charlie Hebdo, ainsi que dans Le Canard enchaîné et Le Journal du Dimanche."

Il ne comporte aucune pagination, mais j'ai compté (à la main!) 126 pages, et au moins autant de dessins: si certains "bandes dessinées" en occupent deux ou trois, plus nombreuses (9) sont les pages à contenir deux dessins, parfois de deux dessinateurs différents. Je vous ai mis ci-dessous certains de ceux qui me font le plus rigoler. J'ai aussi assouvi encore une fois ma manie de compter les dessins, et j'en ai trouvé 26 de Charb, 23 de Jul, 18 de Luz, 17 de Catherine, 14 de Riss et autant de Tignous, 12 de Cabu et 4 de Wolinski (avec toujours le biais que le style de Wolinski comporte surtout des "planches" composées de plusieurs vignettes avec un texte abondant). Je suppose qu'il s'agissait d'un recueil sans autre prétention que de faire rire, et pas forcément de prendre date pour être relu encore quinze ans après? 

Comme promis, voici quelques dessins savoureux (à mon avis). Je pensais à un échantillonnage d'au moins 8 dessins (un de chacun), mais je m'aperçois que certains auteurs me font davantage rire que d'autres. Peut-être que ça en dit davantage sur mon humour à moi que sur celui de chacun de nos huit dessinateurs?

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Aujourd'hui, seul Riss est toujours à Charlie Hebdo. Catherine et Luz ont quitté le journal en 2015, après l'attentat du 7 janvier lors duquel Cabu, Charb, Tignous et Wolinski (entre autres) ont été assassinés. Quant à Jul, il ne travaillait plus pour l'hebdomadaire depuis 2010 (ou environ). Il trace aujourd'hui son sillon dans des contes et récits d'une mythologie grecque ou d'une préhistoire aux saveurs contemporaines, via deux célèbres séries BD déclinées en dessins animés télévisés.

Enfin, en cette année 2022, récemment, j'avoue ne pas avoir pu m'empêcher de ricaner quand la presse a annoncé que Valérie Pécresse avait refusé le don de 2000 euros fait par Nicolas Sartkozy pour combler le déficit dû au fait qu'elle n'a pas atteint les 5% des voix à la présidentielle. Ces gens-là s'adorent, messieurs-dames!

*** Je suis Charlie ***

5 juin 2022

Miss Waters - H. G. Wells / La sirène des pompiers - Hubert & Zanzim

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Je (ta d loi du cine, squatter" chez dasola) continue notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline) avec un roman publié en volume en 1902 par H. G. Wells, Miss Waters. Je l'inscris aussi au Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Nathalie et Blandine). L'autre ouvrage présenté dans ce billet (une bande dessinée) n'a pas de lien direct avec H. G. Wells, mais je l'avais acheté il y a déjà quelques mois, et j'ai trouvé que son sujet donnait un bon écho au premier livre. Les deux oeuvres peuvent figurer au "10e challenge de l'Imaginaire" (de Ma lecturothèque).

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Voici donc le Folio n°1559 (mon édition date de 1984), et un album de BD.

P1140477Miss Waters, c'est l'identité qu'adopte, pour s'intégrer dans une bonne famille anglaise, la sirène que le père et le fils de la maison croient initialement avoir sauvée de la noyade. La description des dispositions matérielles prises pour gérer cette situation incongrue (une sirène chez des humains!) est intéressante. Mais en fait, celle-ci a des vues sur le fiancé d'une invitée de la famille qu'elle avait aperçu sur le rivage... (vous suivez?). Celui-ci est en voyage, mais dès son arrivée... Séduction! Scandale! Rupture! Echanges de lettres! Le jeune homme laisse tomber le destin tout tracé que lui avait préparé sa propre famille - quelque peu étouffante (une bonne alliance matrimoniale, une candidature à la Chambre des Communes...), et cela pour une "créature". Et c'est le "cousin du narrateur", un certain Melville (!), qui est chargé de s'entremettre (de séparer la main et la nageoire), sans trop savoir comment s'y prendre, ni même de quel droit...

Pour ma part, autant j'ai apprécié la partie avec de l'action concrète (au début) ou de l'humour (en gros, la première moitié du livre), autant la partie des angoisses philosophiques, avec des non-dits, des hésitations, des phrases inachevées pleines de sous-entendus où chacun peut ou doit restituer ce qui reste éventuellement informulé, m'a un peu ennuyé. C'est nonchalant, il ne se passe pas grand chose. Unetelle parle à untel pour le charger de parler à une tierce personne... Les états d'âmes de la bonne société du XIXe siècle ou du début du XXe, ce n'est pas trop mon truc. Franchement, j'ai eu l'impression que Wells s'amusait un peu, ici, à tirer à la ligne en faisant confiance à l'imagination de ses lecteurs. Mais bon, peut-être des lectrices de livres anglais que je n'ai pas lus (Jane Austen? Les soeurs Brontë?) seraient-elles davantage amenées à rêver sur ces pages, sur les difficultés de l'entente entre personnes de milieux si divers? On peut aussi se demander si Wells, qui n'a pas eu une vie sentimentale extrèmement rangée, ne se défoulait pas, en quelque sorte, dans les situations incongrues de ce livre... Il faudrait que je lise une de ses biographies pour en savoir davantage.

En tout cas, le roman est paru en feuilleton en 1901 (fin de l'époque victorienne, donc) et a été traduit en français dès 1906.

Edit du 26/06/2022: je viens juste de (re)découvrir que Praline en avait parlé en 2007. J'ai l'impression que les moteurs de recherche répertorient de plus en plus mal les blogs (au prétexte de "protection des données personnelles"?).

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La bande dessinée La Sirène des Pompiers nous dépeint une autre sirène, qui vit aussi la plus grande partie de son aventure terrestre durant la Belle époque, mais en France (native de Bretagne, elle "remonte" à Paris par la Seine). Hubert (scénariste, décédé en 2020) et Zansim (dessinateur) ont collaboré sur de nombreux albums (en plus de celui-ci, je n'ai lu que Peau d'homme, paru en 2020, et une réédition de L'Ile aux femmes [1ère éd. 2015]).

P1140476La sirène... a été publié en 2006. L'album met en scène une  jeune sirène inadaptée (outre qu'elle meurtrit les oreilles de ses soeurs en chantant comme une casserole, elle ne prend pas sa queue en regardant les marins attirés se noyer entre ses bras). Soupirant à la lecture de magazines des épaves récentes, elle ne rêve que falbalas parisiens et danses de bals... Mais prenons les choses dans le bon ordre: qui est le pompier? Raté, ce n'est pas un bon samaritain, ni son sauveur. A l'arrivée de la sirène (jamais prénommée) dans nos eaux, Gustave Grelinet lui tombe littéralement dans les bras. Et c'est elle qui fera bouillir la marmite. Indépendante financièrement, elle commence par jouer la mécène auprès de l'homme qu'elle s'est appropriée (artiste peintre qui cherche... le succès), avant d'encourager d'autres peintres dont la peinture lui "parle" davantage. Endosser sa "peau de femme" ne s'avère pas si facile (foutue queue!). Comme chez Wells, nous retrouvons une chaise roulante, diverses astuces vestimentaires pour dissimuler l'appendice, et la servante dévouée. Et si les personnages masculins accumulent les destins tragiques - parfois entre les bras de notre créature -, la fin de l'album (de notre temps) reste ouverte.

Ci-dessous quelques pages de la BD, pour vous en donner une idée. L'album compte 62 planches + une dizaine de pages de présentation de "l'oeuvre de Gustave Grelinet". Cliquez sur les vignettes pour les agrandir.

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P1140473 p.40-41

L'ancien blog de Yuko en avait parlé. Vous pouvez aussi lire un avis sur le blog BloCoLi.

Enfin, je signale que j'ai en vue une "lecture commune" du livre Les vaisseaux du temps de Stephen Baxter, suite de La machine à explorer le temps d'H. G. Wells.

Edit du 9 juillet 2022: je rajoute rétrospectivement le logo du "11e Mois anglais 2022"... qui avait lieu en juin!

2 juin 2022

Visite à Guédelon le 28 mai 2022 / Maison de Colette

Nous avons fait une escapade culturelle en Bourgogne le week-end dernier. La visite nous a permis de constater que la construction du château prenait vraiment tournure. Avec mon ami Ta d loi du cine, nous étions allés sur le chantier de Guédelon dans l'Yonne (environ 180 km de Paris) en 2008. Quatorze ans plus tard, le château semble presque terminé même si la grosse tour maîtresse n'a pas encore atteint la taille prévue et n'a pas encore de toit, pas plus que la tour des essarteurs ou la tour de la carrière. A la différence de 2008, il n'y a plus de visite guidée et le prix d'entrée est de 14 euros au lieu de 9 euros. Le chantier devait se terminer entre 2022 et 2025, je pense que cela sera plutôt en 2025 au mieux.  

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Ce qui nous a paru la vraie nouveauté par rapport à notre visite de 2008, ce sont les ateliers animés avec les artisans en train de travailler: forgeron, carrier, tailleurs de pierre, tuilier, vannière, boulanger (accompagné de sa femme qui l'aide à ramasser des glands chaque année!), charpentiers (qui vous manipulent des grumes de chêne avec de simples câbles avant de les transformer en poutres), cordière, potière, gâcheurs (les "morteliers" qui préparent le mortier, la colle qui va permettre de sceller les pierres entre elles), sans oublier le moulin hydraulique qui est situé à quelques centaines de mètres du reste de l'ensemble.

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101A4694-A0F2-4DB7-830C-B5F40F00633E On a vu le moulin fonctionner. Il fournit la farine pour le château... quand l'eau daigne faire tourner la roue.

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C'est aussi à côté du moulin qu'opère le tourneur sur bois, pas très bavard (d'origine anglaise?), mais fabuleusement habile, et capable de faire sous nos yeux, d'une simple buche de bois vert qu'il commence par dégrossir à la hache, avant de s'aider d'un tour qu'il actionne lui-même au pied, un vrai bol en bois tourné (en vente pour 45 à 55 euros à la boutique).

Par-ci-par-là, il y avait quelques animaux comme des ânes, des brebis, des oies et deux coqs (ils n'arrêtaient pas de chanter), ainsi que des chevaux de trait.

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On est resté plus de six heures sur le chantier, on y a passé une très belle journée.

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A six kilomètres de Guédelon, nous avons été le lendemain visiter la maison où l'écrivain Colette est née, à Saint-Sauveur en Puysaye, en janvier 1873. Les visites sont guidées, à 11 euros l'entrée. La maison est gérée par une association depuis 2016. C'est assez émouvant de voir l'endroit où Colette est née et a vécu pendant les dix-huit premières années de son existence entre son père, sa mère Sido, sa demi-soeur et ses deux frères (sauf erreur de ma part). A l'intérieur, parmi les meubles et objets, certains viennent réellement de la famille de Colette, d'autres sont contemporains de ceux que la famille possédait (vendus aux enchères quand elle a été ruinée). C'est une très belle maison bourgeoise entourée d'un splendide jardin dont s'occupait Sido, la mère de Colette. La visite commence aussi par le "Jardin d'en-face", de l'autre côté de la rue (un petit terrain dont la possession permettait d'éviter la construction d'une maison en vis-à-vis).

Pas très loin de la maison, on peut aussi aller visiter le musée Colette qui rasssemble beaucoup de photos (entrée à tarif réduit par accord entre les deux structures). Il y a la reconstitution de l'appartement de Colette au Palais-Royal à Paris et on peut voir un documentaire de 45 minutes (Ecrivains de notre temps) qui narre la vie de Colette de sa naissance à sa mort en 1954. C'est une suite de témoignages où on l'entend elle-même avec sa voix à l'accent bourguignon, mais où s'expriment aussi son troisième mari, Maurice Goudeket, et Joseph Kessel. Avec mon ami, on a noté que ces personnes savaient manier à l'oral avec brio l'imparfait du subjonctif sans que cela soit ridicule. 

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P1140457 La cuisine

P1140458 Un plat donné par la fille de Colette.

P1140459 Colette à 4 ans

P1140462 Le piano sur lequel Colette et les autres enfants ont étudié

P1140464 La salle à manger qui fut d'abord l'ancien bureau du père de Colette lorsqu'il était percepteur des impôts

P1140465 La cuisine

P1140466 La cuisine

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Ce devait être la troisième Maison d'écrivains que nous visitons ensemble (après Alexandre Dumas et Maurice Leblanc).

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